Nouvelle-Calédonie : l'État étrangle l'autonomie locale sous couvert d'aide
Les élus néo-calédoniens dénoncent une tutelle financière étouffante imposée par l'État, malgré un endettement record.
Une crise financière aggravée par les conditions drastiques de l'État
Alors que les élections provinciales, enjeu politique majeur, ont été reléguées au second plan, les élus néo-calédoniens dénoncent une situation financière critique. Leur unique préoccupation : trouver des subsides pour boucler l'année. Une situation d'autant plus ironique que le territoire, historiquement autonome fiscalement, se retrouve désormais sous une tutelle étouffante.
Un endettement record imposé par l'État
Le produit intérieur brut de l'archipel a chuté de 13 % depuis les violences de 2024, plongeant la collectivité dans une dette abyssale. Un prêt garanti par l'État de 1 milliard d'euros, octroyé par l'Agence française de développement, a fait exploser le taux d'endettement à 360 %. Des conditions d'octroi jugées humiliantes par la quasi-totalité des élus, qui y voient une infantilisation de l'autonomie locale.
Une tutelle qui étouffe les marges de manœuvre
La convention signée entre la Nouvelle-Calédonie et le gouvernement national impose des contraintes budgétaires draconiennes. Toute dépense nouvelle doit être compensée par une recette équivalente ou une suppression de dépenses, lors d'une même séance. Un exercice intenable, comme l'a démontré l'épisode du texte visant à lisser les tarifs douaniers. Retiré en urgence, ce projet créait pourtant une dépense dérisoire de 16 000 euros par an.
Un modèle de gestion qui favorise l'austérité
Cette situation révèle les limites d'un modèle de gestion imposé par la droite et l'extrême droite, qui privilégie l'austérité au détriment de l'autonomie locale.
"On est désormais sous une tutelle qui frôle l'infantilisation",dénonce Milakulo Tukumuli, élu de l'Eveil océanien. Une critique qui rejoint les appels à une justice fiscale plus équitable, dans un contexte où l'Union européenne pourrait jouer un rôle stabilisateur.
Un appel à la solidarité nationale
Face à cette crise, les élus appellent à un réexamen des conditions de l'aide de l'État. Une solution qui passerait par une plus grande flexibilité budgétaire, tout en préservant l'autonomie fiscale historique de l'archipel. Une question qui dépasse le cadre local et interroge sur le rôle de l'État dans les territoires ultramarins.
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