Prisons françaises : l'échec criant de la sécurité pénitentiaire sous Macron

Par Mathieu Robin 05/12/2025 à 17:17
Prisons françaises : l'échec criant de la sécurité pénitentiaire sous Macron

Les prisons françaises plongent dans le chaos : trafics, téléphones et drogues inondent les établissements, malgré les annonces du gouvernement.

Un plan « zéro portable » qui ne convainc pas

Alors que le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a annoncé fin novembre le lancement d’un plan « zéro portable » dans les prisons françaises, les critiques pleuvent. Les syndicats dénoncent une mesure insuffisante face à une crise sécuritaire profonde, héritée des années de négligence des gouvernements successifs.

Des fouilles symboliques et inefficaces

L’opération menée jeudi soir à la prison de la Santé à Paris a permis de saisir 27 téléphones et 130 grammes de cannabis, mais pour le syndicat Ufap-Unsa Justice, ces actions restent « une goutte d’eau dans l’océan ». Wilfried Fonck, secrétaire national du syndicat, déplore un manque de moyens et une absence de stratégie globale :

« Ces opérations sont utiles, mais elles ne résolvent rien. On ne fouille pas l’ensemble des établissements, et le lendemain, on retrouve les mêmes problèmes. »

Seulement 6 500 cellules sur les 65 000 que compte l’administration pénitentiaire seront contrôlées d’ici fin décembre, soit à peine 10 % des lieux de détention. Une mesure dérisoire face à l’ampleur du trafic.

Un fléau qui dépasse les murs des prisons

Les téléphones et stupéfiants entrent dans les établissements par divers canaux : parloirs, drones, livraisons frauduleuses. Selon Fonck, seulement 50 établissements sur 187 sont équipés de dispositifs antidrones, un chiffre révélateur du laxisme des autorités. « On est dans l’incapacité de lutter contre ça », déplore-t-il.

La situation est d’autant plus alarmante que depuis 2009, les fouilles systématiques des détenus après les parloirs sont interdites, facilitant ainsi les trafics. Une décision qui, selon les syndicats, a aggravé la crise sécuritaire.

Un gouvernement en déni de réalité

Alors que le gouvernement de Sébastien Lecornu se targue de vouloir restaurer l’ordre, les faits montrent une réalité bien différente. Les prisons françaises, déjà en crise depuis des années, voient leur situation se dégrader sous l’effet des restrictions budgétaires et du manque de volonté politique.

Les syndicats appellent à un plan d’urgence, incluant des investissements massifs dans la sécurité et des réformes structurelles. Mais dans un contexte de crise des finances publiques, les promesses du gouvernement semblent bien lointaines.

Un enjeu de société ignoré

Derrière ces chiffres, se cache une réalité humaine : la souffrance des surveillants, confrontés quotidiennement à des conditions de travail dégradées, et l’échec de la réinsertion, rendue impossible par l’omniprésence des trafics en prison.

Alors que l’extrême droite instrumentalise la question sécuritaire, le gouvernement peine à apporter des réponses concrètes. Une nouvelle illustration de l’impuissance d’un pouvoir qui, malgré ses discours, laisse se creuser les fractures de la société française.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

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Commentaires (4)

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Ingénieur perplexe

il y a 2 jours

Ahah, encore un sujet où tout le monde parle mais personne n'agit. Les prisons, c'est comme les hôpitaux : on attend le drame pour réagir.

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C

Corte

il y a 2 jours

@ingenieur-perplexe Et après on s'étonne que les gens perdent confiance en la politique... La preuve que le système est pourri.

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L

Louise54

il y a 2 jours

Selon la Cour des comptes, le budget pénitentiaire a augmenté, mais mal alloué. Faut repenser la gestion, pas juste dépenser plus.

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P

PKD-36

il y a 2 jours

Les problèmes sont complexes, mais les annonces du gouvernement ne suffisent pas. Il faut des moyens concrets, pas juste des discours.

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S

Solstice

il y a 2 jours

@pkd-36 Exactement ! Et pendant ce temps, les surveillants sont en sous-effectif et épuisés. Où est la priorité ?

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Q

Quimperlé

il y a 2 jours

Macron et ses promesses en l'air ! Les prisons sont un désastre depuis des années, et rien ne change. La droite est incapable de gérer la sécurité, encore une preuve !

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