Un plan coûteux et controversé
Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a dévoilé vendredi 21 novembre un ambitieux plan 'zéro portable' visant à rendre six établissements pénitentiaires totalement étanches aux téléphones mobiles. Ce projet, présenté comme une réponse aux défis sécuritaires croissants dans les prisons françaises, suscite déjà des interrogations quant à son efficacité et son coût.
Des investissements massifs pour une sécurité renforcée
Avec une enveloppe initiale de 30 millions d'euros, le gouvernement entend déployer des technologies de pointe, notamment des scanners corporels et des portiques à ondes millimétriques. Ces dispositifs, déjà utilisés dans les aéroports, symbolisent une volonté de normaliser la surveillance dans les lieux de détention.
Le coût des systèmes de brouillage, estimés entre 4 et 5 millions d'euros par établissement, alimente les critiques sur la priorisation des dépenses publiques alors que le pays fait face à une crise des finances publiques persistante.
Un recrutement massif d'agents pénitentiaires
Parallèlement, Gérald Darmanin a annoncé le recrutement de 1 000 agents pénitentiaires supplémentaires pour l'année prochaine, un chiffre présenté comme historique. Cette mesure s'inscrit dans une logique de renforcement des effectifs, mais certains syndicats dénoncent des conditions de travail dégradées et un manque de moyens structurels.
Inspirations internationales et enjeux politiques
Le ministre a justifié son plan en s'inspirant de la loi anti-mafia italienne, soulignant la nécessité de lutter contre les réseaux criminels depuis les prisons. Cependant, cette approche est perçue par certains observateurs comme une réponse tardive à une crise de la sécurité en France qui s'aggrave depuis des années.
Alors que le gouvernement se prépare pour les élections de 2027, ce plan pourrait être interprété comme une manœuvre électorale visant à rassurer l'opinion publique sur la fermeté de l'État face à l'insécurité.
Des questions sur l'efficacité réelle
Les travaux de sécurisation devraient être achevés en six à sept mois, mais des experts s'interrogent sur la capacité réelle de ces mesures à endiguer le trafic de téléphones et de drogue, souvent qualifié de sport quotidien dans certaines prisons.
La couverture des cours de promenade, prévue pour 2026, laisse également entrevoir des retards dans la mise en œuvre de ce plan, alimentant les doutes sur sa viabilité à long terme.
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