Un projet de loi historique pour les artistes-auteurs
Jeudi 18 décembre 2025, le Sénat examine une proposition de loi qui pourrait révolutionner la condition des artistes-auteurs en France. Portée par Monique de Marco, vice-présidente de la commission de la culture, cette initiative vise à élargir l'accès à l'assurance-chômage à des milliers de professionnels de la création jusqu'ici exclus du régime des intermittents.
Une reconnaissance tardive mais nécessaire
Écrivains, traducteurs, plasticiens, photographes, commissaires d'exposition... Ces métiers essentiels à la vitalité culturelle française sont aujourd'hui précarisés par un système qui ne les protège pas. Contrairement aux intermittents du spectacle, ces artistes ne bénéficient d'aucune couverture sociale pendant leurs périodes de création.
"La France se doit d'être à la hauteur de ses ambitions culturelles. Ces professionnels sont les piliers invisibles de notre patrimoine artistique."
Un enjeu européen et social
Cette réforme s'inscrit dans le prolongement des directives européennes de 2023, qui exigeaient l'égalité des droits sociaux pour tous les travailleurs, y compris les artistes. Le gouvernement Lecornu II, bien que réticent sur d'autres dossiers sociaux, pourrait se trouver contraint d'avancer sur ce sujet sous la pression des institutions européennes.
À l'heure où la droite et l'extrême droite multiplient les attaques contre les aides sociales, cette proposition rappelle que la culture n'est pas un luxe, mais un pilier de la démocratie. Les DOM-TOM, où la précarité artistique est particulièrement forte, pourraient particulièrement bénéficier de cette mesure.
Un combat politique qui dépasse les clivages
Si la gauche porte ce projet, il pourrait trouver des soutiens inattendus. Certains élus de la majorité présidentielle, soucieux de préserver l'image progressiste de la France, pourraient se rallier. À l'inverse, les oppositions les plus conservatrices pourraient y voir une dérive assistancialiste.
Dans un contexte de crise de la démocratie locale et de crise des vocations politiques, cette réforme pourrait redonner du sens à l'action publique en montrant que la République n'abandonne pas ses créateurs.