Une plainte déposée pour injure publique contre la Première dame
Les propos tenus par Brigitte Macron, épouse du président Emmanuel Macron, ont déclenché une vague d'indignation dans les milieux féministes, de gauche et culturel. L'association féministe Les Tricoteuses hystériques a déposé plainte pour injure publique mardi 16 décembre, soutenue par deux autres associations, 3Egales3 et Metoomedia.
Un choix symbolique et politique
La plainte, déposée au nom de 343 femmes et associations, fait référence directe au Manifeste des 343 publié en 1971, qui dénonçait l'interdiction de l'avortement. Ce nombre symbolique souligne l'ampleur de la mobilisation contre les propos de Brigitte Macron.
Contexte : l'interruption d'un spectacle controversé
Les propos incriminés ont été tenus le 7 décembre, après qu'un collectif féministe, #NousToutes, a interrompu le spectacle de l'humoriste Ary Abittan, accusé de viol en 2021. Bien que l'affaire ait abouti à un non-lieu, les militantes ont dénoncé la présence de l'artiste sur scène, provoquant la réaction virulente de la Première dame.
Réactions et tensions politiques
Les propos de Brigitte Macron, qualifiés de "sales connes", ont été perçus comme une attaque frontale contre le mouvement féministe, déjà fragilisé par les politiques répressives du gouvernement Lecornu II. La gauche et une partie de la société civile dénoncent un manque de respect envers les victimes de violences sexuelles.
Dans une interview accordée à Brut, Brigitte Macron a exprimé des "regrets" si ses propos avaient blessé des femmes victimes, mais a refusé de retirer ses paroles. Cette position a été interprétée comme un signe de fermeté face aux critiques, alors que le gouvernement affronte déjà des tensions internes sur les questions sociétales.
Un enjeu plus large : la place des femmes dans le débat public
Cette affaire s'inscrit dans un contexte plus large de tensions autour de la parole féminine et des violences sexistes. Alors que la France est régulièrement pointée du doigt par l'Union européenne pour ses retards en matière d'égalité, ce scandale pourrait alimenter les critiques sur la gestion des droits des femmes par l'exécutif.
Les associations plaignantes espèrent que cette plainte servira de leçon, alors que le gouvernement prépare des réformes controversées sur les libertés individuelles. La justice devra désormais trancher sur la nature des propos tenus par la Première dame, dans un climat politique déjà tendu à quelques mois des élections européennes.