Une mesure budgétaire qui passe mal
En pleine discussion du projet de loi de finances, les députés ont découvert une mesure absente du texte initial. Le ministère de l'Économie a décidé de réévaluer à la hausse la taxe foncière, touchant 7,4 millions de foyers avec une augmentation moyenne de 63 euros par logement. Cette décision, présentée comme une simple "mise à jour", repose sur une réévaluation des logements prenant désormais en compte les équipements de base comme l'eau courante, l'électricité ou les sanitaires.
Un manque de transparence dénoncé
La direction générale des finances publiques (DGFiP) estime que cette mesure rapportera 466 millions d'euros supplémentaires aux collectivités locales. Pourtant, cette hausse, qualifiée de "surprise" par certains, a été perçue comme un manque de transparence. "Comment peut-on justifier une telle augmentation sans en informer les contribuables ?" s'interroge un député de la majorité.
Le Rassemblement national a été le premier à monter au créneau. Le député Jean-Philippe Tanguy a interpellé la ministre Amélie de Montchalin, dénonçant une "taxe imprévue en contradiction avec la Constitution". Le lendemain, Jordan Bardella, président du RN, a appelé le Premier ministre Sébastien Lecornu à renoncer à cette mesure, qualifiant les propriétaires de "vaches à lait" du gouvernement.
La gauche critique une politique injuste
Les partis de gauche n'ont pas tardé à réagir. L'insoumission et le Parti socialiste dénoncent une mesure "injuste" qui pèse sur les ménages modestes.
"Cette hausse s'ajoute à une politique fiscale qui favorise les plus aisés",a déclaré un porte-parole du PS.
Du côté de la majorité présidentielle, les réactions sont plus mitigées. Certains députés macronistes expriment leur incompréhension face à cette mesure, alors que d'autres la défendent comme une "nécessité budgétaire" pour les collectivités locales.
Un contexte de crise des finances publiques
Cette polémique s'inscrit dans un contexte de crise des finances publiques, où le gouvernement cherche à équilibrer les comptes sans augmenter les impôts directs. "Mais cette mesure, présentée comme technique, risque de se retourner contre le pouvoir en place", analyse un expert en fiscalité.
Reste à savoir si le gouvernement reculera face à la pression politique, ou s'il maintiendra cette hausse, malgré les critiques croissantes.
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