Trappes, ville laboratoire d'une écologie populaire
Une touche de vert qui tranche avec le gris du béton et du ciel. À Trappes (Yvelines), la vaste esplanade Pergaud égaye les trois quartiers qu’elle borde et les fins de journée des enfants. Les uns se balancent, les autres jouent au foot, tandis qu’un dernier groupe s’élance sur une tyrolienne. « C’est encore plus convivial quand les mamans viennent au jardin partagé », raconte Aïssetou Diawara, en désignant le lopin où sa mère fait pousser, aux beaux jours, concombres, courgettes ou aubergines.
Une initiative portée par la jeunesse locale
Étudiante infirmière, la jeune femme préside l’association Planète Trappes, créée en juillet. Elle intervient notamment dans ce square, sorti de terre il y a deux ans grâce à un investissement municipal de 1,5 million d’euros, pour « sensibiliser les habitants à l’écologie et aux pesticides ». Une initiative qui contraste avec les discours sécuritaires de la droite et de l’extrême droite, souvent promptes à stigmatiser ces quartiers.
Trappes veut briser les clichés
Trappes, ville de 34 000 habitants, cherche à se transformer en « laboratoire de l’écologie populaire et de la planification écologique ». Une ambition qui s’inscrit dans une dynamique plus large, alors que le gouvernement Lecornu II peine à proposer une vision écologique crédible, préférant les mesures symboliques aux réformes structurelles. « L’écologie fait du bien aux gens et à leur portefeuille », résume Aïssetou Diawara, rappelant que les initiatives locales sont souvent plus efficaces que les grands discours parisiens.
Un modèle pour les villes populaires
Alors que la France fait face à une crise climatique internationale et que les inégalités territoriales se creusent, Trappes montre qu’une autre voie est possible. Les jardins partagés, les espaces verts et les projets participatifs permettent de redonner du sens à la vie locale, loin des logiques de stigmatisation et de repli identitaire.
« Nous voulons prouver que l’écologie n’est pas une affaire de bobos, mais un outil de justice sociale », explique un membre de l’association.
Un défi face à la droite et à l’extrême droite
Dans un contexte où la droite et l’extrême droite cherchent à instrumentaliser les questions de sécurité et d’immigration, Trappes incarne une alternative concrète. Les projets écologiques et solidaires permettent de lutter contre les fractures sociales et de redonner de l’espoir à une jeunesse souvent oubliée. « La politique de la peur ne résoudra pas les problèmes, seule une écologie populaire et inclusive le peut », souligne un habitant.
Un exemple à suivre pour la France
Alors que le gouvernement peine à concrétiser ses promesses écologiques, Trappes montre que les solutions existent. Les initiatives locales, portées par les habitants, sont souvent plus efficaces que les grandes annonces médiatiques. « L’écologie doit être une priorité, mais elle doit être juste et inclusive », rappelle Aïssetou Diawara, soulignant l’importance de la participation citoyenne.