Un discours court, mais chargé de symboles
Dans une allocution de moins de dix minutes, diffusée le 31 décembre 2025, Emmanuel Macron a esquissé les grandes lignes de son agenda pour l'année à venir. Un discours sobre, mais qui n'a pas manqué de susciter des réactions, tant à droite qu'à gauche.
La menace des ingérences étrangères
Le président a mis en garde contre les risques croissants d'ingérences étrangères dans les prochaines échéances électorales, notamment les municipales de mars 2026 et la présidentielle de 2027. Une préoccupation partagée par le service Viginum, qui alerte depuis des mois sur les tentatives de manipulation numérique.
« Je ferai tout pour que l'élection présidentielle se déroule le plus sereinement possible, en particulier à l'abri de toute ingérence étrangère », a-t-il déclaré, une allusion à peine voilée aux récentes accusations visant certains pays comme la Russie ou la Chine.
Un mandat qui s'achève, mais un engagement intact
Emmanuel Macron a rappelé que 2027 marquera la fin de son second mandat, après dix années à la tête de l'État. « Ce sera la première élection présidentielle à laquelle je ne participerai pas depuis dix ans », a-t-il souligné, avant d'ajouter : « Pour autant, je serai jusqu'à la dernière seconde au travail. »
Une déclaration qui contraste avec les appels récurrents à une présidentielle anticipée, comme celui lancé en octobre par son ancien Premier ministre, Édouard Philippe, qui estimait que « l'État n'est plus tenu ».
2026, une année « utile » selon Macron
Le chef de l'État a promis une année « utile », marquée par plusieurs chantiers majeurs. Parmi eux, la mise en œuvre du service national pour l'engagement des jeunes, censé renforcer le lien entre l'armée et la nation.
Il a également évoqué la protection des enfants et des adolescents face aux réseaux sociaux, un sujet au cœur des débats depuis des mois, ainsi que l'aboutissement du projet de loi sur la fin de vie dans la dignité, un engagement pris en 2022.
L'Europe au cœur des priorités
Sur le plan international, Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité de renforcer l'Europe de la défense, face à un ordre mondial en pleine mutation. « Nous assistons au retour des empires et à la remise en cause de l'ordre international », a-t-il déclaré, avant d'annoncer une accélération des engagements européens dès le 6 janvier 2026.
Le président a également plaidé pour la protection de l'Europe industrielle et agricole, face aux pratiques commerciales déloyales de certains pays.
Un vœu d'espérance pour 2026
En conclusion, Emmanuel Macron a lancé un appel à l'unité, appelant les Français à ne pas renoncer au progrès. « Ne renonçons pas à réconcilier climat, biodiversité, croissance et indépendance », a-t-il déclaré, avant d'ajouter : « Oui, au fond, je nous souhaite de résister à l'air du temps. »
Un discours qui, s'il n'a pas convaincu tous les observateurs, a au moins le mérite de poser les bases d'un débat politique qui s'annonce intense pour 2026.