Un front syndical uni contre la réforme de l'assurance chômage
Alors que le gouvernement Lecornu II semble avoir abandonné l'idée d'une réforme globale de l'assurance chômage, les syndicats maintiennent la pression. Dans une lettre commune, cinq organisations syndicales et deux patronales (à l'exception du Medef) exigent le retrait formel du cadrage financier imposé en août dernier par le précédent gouvernement.
Un cadrage financier contesté
La CFDT, la CGT, FO, la CFE-CGC et la CFTC, ainsi que la CPME et l'U2P, dénoncent les économies forcées de 2 à 2,5 milliards d'euros par an entre 2026 et 2029. "Ce cadrage restrictif étouffe toute négociation sérieuse", estime un responsable syndical sous couvert d'anonymat.
Les ruptures conventionnelles dans le viseur
Le ministre du Travail, Jean-Pierre Farandou, a confirmé vouloir cibler les ruptures conventionnelles, accusées d'abus.
"On voudrait aller assez vite pour trouver quelques centaines de millions d'euros d'économies", a-t-il déclaré au Parisien. Une approche que les syndicats jugent réductrice et inéquitable.
Une négociation sous tension
Les partenaires sociaux réclament une négociation globale et équilibrée, centrée sur la qualité de l'emploi. "Il est temps de sortir des logiques d'austérité", martèle un porte-parole de la CGT. Le gouvernement, lui, semble divisé : tandis que Lecornu privilégie une approche ciblée, certains ministres défendent une réforme plus structurelle.
Un contexte politique explosif
Cette crise intervient alors que le gouvernement fait face à une crise des vocations politiques et à des tensions croissantes avec les syndicats. "La majorité présidentielle perd pied sur les questions sociales", analyse un observateur politique. Les partis d'opposition, de gauche comme de droite, pourraient bien profiter de ce désarroi pour renforcer leurs positions.