Une journée de mobilisation en demi-teinte
Mardi 2 décembre, la journée de grève et de manifestations contre l’austérité budgétaire, organisée par la CGT, la FSU et Solidaires, a montré des signes de faiblesse. Les perturbations dans les transports et les écoles ont été limitées, tandis que les cortèges ont rassemblé moins de monde que lors des précédentes mobilisations.
Des manifestations clairsemées
À Paris, un cortège peu nombreux s’est élancé de la place de la Bourse en début d’après-midi. Les pancartes affichaient des slogans comme « On dégraisse, ils engraissent, changeons de régime » ou « Pour un budget de progrès social ». Les chiffres des précédentes manifestations, où l’intersyndicale incluait la CFDT et FO, étaient bien plus élevés : 55 000 personnes le 18 septembre et 24 000 le 2 octobre.
Dans le reste de la France, les rassemblements ont également été relativement modestes. À Nantes, les syndicats ont compté 1 500 manifestants, contre 750 selon la préfecture. À Rennes, quelques centaines de personnes ont défilé, selon l’AFP.
Un budget de la Sécurité sociale sous tension
Alors que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale est en discussion à l’Assemblée nationale, les syndicats ont tenté de faire pression sur le gouvernement. La CGT, en particulier, a dénoncé un budget « injuste et violent » qui imposerait une « cure d’austérité » aux travailleurs.
« Un budget qui impose une violente cure d’austérité aux travailleurs et aux travailleuses et qui nous impose une année noire en 2026, ça serait non seulement un budget injuste et violent, mais un budget mauvais pour l’économie. »
— Sophie Binet, cheffe de file de la CGT
La secrétaire générale de la FSU, Caroline Chevé, a souligné les risques pour les services publics, confrontés à une crise d’attractivité en raison des salaires trop faibles.
Une mobilisation syndicale en difficulté
Les chiffres officiels confirment la faiblesse de la mobilisation. Le ministère de l’Éducation nationale a annoncé un taux de grévistes de 5,27 % chez les enseignants, avec des variations selon les niveaux (6,31 % dans le primaire, 4,57 % dans le secondaire). Les personnels de vie scolaire ont été plus nombreux à faire grève (13,14 %).
Dans les transports, le trafic ferroviaire a été quasi normal, avec quelques perturbations locales en Centre-Val de Loire et en Occitanie. En Île-de-France, seul le RER C a connu des retards mineurs. Les autres modes de transport (métro, bus, RATP) n’ont pas été affectés.
Un gouvernement sourd aux revendications sociales ?
Alors que le gouvernement Lecornu II poursuit sa politique d’austérité, les syndicats dénoncent une méconnaissance des réalités sociales. La CGT, en particulier, accuse le pouvoir exécutif de privilégier les intérêts des plus riches au détriment des travailleurs.
Reste à voir si cette mobilisation, bien que limitée, pourra influencer les débats parlementaires sur le budget de la Sécurité sociale. Les prochains jours seront décisifs.