Budget 2024 : le PS résiste face à la droite et à l'extrême droite
Le PS boycotte les négociations budgétaires en raison de la présence du RN, tout en cherchant un compromis pour éviter une censure.
Un boycott symbolique face à l'extrême droite
Le Parti Socialiste (PS) a marqué son opposition en boycottant la réunion budgétaire organisée lundi 3 novembre au ministère des Relations avec le Parlement. Cette décision, motivée par la présence du Rassemblement National (RN), souligne la volonté des socialistes de ne pas légitimer une formation politique dont les positions menacent les valeurs républicaines et européennes.
Un équilibre délicat entre compromis et fermeté
Le PS navigue dans un contexte politique tendu, où le gouvernement peine à proposer un budget conforme aux exigences de justice sociale et fiscale. Olivier Faure, premier secrétaire du PS, a souligné la difficulté de la situation :
"Nous sommes sur une voie de passage étroite."
Les socialistes cherchent à éviter une censure du budget, une mesure qui pourrait déboucher sur une dissolution de l'Assemblée et une percée de l'extrême droite. Cependant, ils refusent de cautionner un texte qui ne répond pas aux attentes des Français en matière de redistribution et de justice fiscale.
Des victoires partielles, mais un bilan inachevé
Malgré les revers subis lors des votes de vendredi dernier, où l'Assemblée a rejeté la taxe Zucman sur les plus fortunés, le PS revendique des avancées. Romain Eskenazi, député socialiste, énumère les progrès obtenus :
"La semaine dernière, on a eu la suspension de la réforme des retraites confirmée en commission. On a eu une nouvelle forme d'ISF, qui va rapporter environ deux milliards d'euros de plus, et on a eu un certain nombre d'impôts, à la fois sur les très grandes fortunes, les hauts patrimoines, la revente d'actions, les Gafam…"
Le parti a cependant adapté sa stratégie, privilégiant désormais un ensemble de mesures fiscales plutôt qu'une seule taxe sur les plus riches.
Un gouvernement en difficulté face à sa majorité
Les socialistes critiquent l'incapacité du Premier ministre Sébastien Lecornu à discipliner sa majorité. Christine Pirès Beaune, députée PS, dénonce une majorité "totale divisée" et absente des débats. Un élu socialiste met en garde :
"À force de camper sur leurs positions, ils vont nous forcer à censurer Sébastien Lecornu."
Cette tension reflète les divisions au sein de la majorité présidentielle, où les compromis semblent difficiles à trouver.
Une opposition déterminée à défendre les valeurs européennes
Alors que le RN tente de s'imposer dans le débat budgétaire, le PS rappelle son attachement à une fiscalité juste et solidaire, en phase avec les principes européens. Le parti refuse de participer à des négociations où l'extrême droite pourrait influencer les orientations fiscales, au détriment des plus fragiles.
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