Un bras de fer budgétaire inédit
Alors que le gouvernement espérait un compromis, le rejet massif du budget par l'Assemblée nationale vendredi soir relance la tension entre l'exécutif et le Sénat, majoritairement à droite. Le texte initial, dépourvu des amendements des députés, revient donc devant les sénateurs lundi 24 novembre.
Le Sénat, bastion de la droite, veut imposer sa vision
Les sénateurs, majoritairement issus de la droite et de l'extrême droite, entendent profondément modifier le projet de budget. Leurs priorités ? Baiser les impôts des entreprises et réduire drastiquement les dépenses publiques, au risque de creuser encore le déficit. Une position en totale opposition avec la ligne du gouvernement, qui mise sur un équilibre plus social.
Un gouvernement en quête de compromis
Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, tente de convaincre le rapporteur général du budget au Sénat, Jean-François Husson, d'adopter une approche plus modérée. Mais les chances d'un accord semblent minces, tant les sénateurs affichent une volonté farouche de garantir le sérieux budgétaire, au mépris des équilibres sociaux.
Le spectre du 49.3 évité... pour l'instant
Le gouvernement assure ne pas vouloir recourir à l'article 49.3, mais cette promesse pourrait être mise à l'épreuve. Sans accord, la France se dirigerait vers une loi spéciale, reconduisant le budget de l'an dernier à l'identique. Une solution d'attente, mais qui priverait l'État de crédits supplémentaires, notamment pour les armées.
Un risque de crise budgétaire avant la fin de l'année
Amélie de Montchalin a averti : si le budget n'est pas adopté avant décembre, la France s'expose à une crise financière. Une situation d'autant plus délicate que les élections municipales approchent, compliquant encore les négociations.
Le budget de la Sécurité sociale, un possible compromis
En parallèle, le Sénat examine le budget de la Sécurité sociale. Là, les tensions pourraient être moins vives, notamment grâce à la suspension de la réforme des retraites Borne, un point cher aux socialistes. Un élément qui pourrait faciliter un accord, même partiel.