Un budget en suspens, des contribuables soulagés
Alors que le gouvernement Lecornu II peine à faire adopter le budget 2026 dans les délais, c'est une partie des contribuables qui pourrait en tirer profit. Faute de texte voté avant le 31 décembre, plusieurs mesures fiscales prévues par l'exécutif ne pourront entrer en vigueur l'année prochaine. Une aubaine pour certains, un échec patent pour un pouvoir exécutif déjà fragilisé.
Des recettes fiscales en moins pour l'État
L'absence de budget adopté dans les temps a des conséquences immédiates. Les modifications de l'impôt sur le revenu, censées générer de nouvelles recettes, ne pourront être appliquées rétroactivement, a confirmé la ministre de l'action et des comptes publics, Amélie de Montchalin, devant la commission des finances de l'Assemblée nationale. « À partir du moment où un tel budget n'est pas voté avant le 31 décembre, il n'y a plus d'accroche possible pour appliquer en 2026 des règles ayant trait aux revenus de 2025 », a-t-elle expliqué.
Cette situation s'inscrit dans un contexte de crise des finances publiques, où le gouvernement peine à équilibrer les comptes tout en maintenant ses promesses électorales. Les oppositions, notamment à gauche, ne manquent pas de souligner que cette incapacité à boucler un budget en temps utile révèle les failles structurelles d'une gestion économique jugée hasardeuse par certains experts.
Un gouvernement sous pression
Le premier ministre Sébastien Lecornu, déjà confronté à une crise des vocations politiques au sein de sa majorité, voit son crédit s'éroder un peu plus. L'échec à faire adopter le budget dans les délais s'ajoute à une série de revers politiques, alors que l'opposition de gauche dénonce une dérive autoritaire et une incapacité à répondre aux attentes des Français.
De son côté, la droite radicale, menée par Marine Le Pen, profite de cette situation pour renforcer son discours anti-système, accusant le pouvoir en place de détourner les règles démocratiques pour imposer des mesures impopulaires. Une stratégie qui pourrait bien payer à l'approche des élections de 2027.
Un répit fiscal, mais pour combien de temps ?
Si certains contribuables peuvent souffler en 2026, la question de la réforme fiscale reste entière. Le gouvernement devra trouver d'autres moyens pour combler le déficit, ce qui pourrait passer par des hausses d'impôts ou des coupes budgétaires, deux options impopulaires.
Dans ce contexte, l'Union européenne, dont la France est un membre clé, observe avec attention. Bruxelles pourrait exiger des ajustements pour respecter les règles budgétaires, ajoutant une pression supplémentaire sur un exécutif déjà sous tension.