Un vote serré sous haute tension
Le budget de la Sécurité sociale pour 2026 a été adopté à l'Assemblée nationale par 247 voix contre 234, une victoire à la Pyrrhus pour le gouvernement Lecornu. Ce résultat, obtenu à 13 voix près, illustre les profondes divisions politiques traversant la majorité présidentielle.
L'abstention des écologistes et le soutien socialiste, clés du succès
Sans l'abstention des députés écologistes et le vote des socialistes, ce texte n'aurait pas vu le jour. Olivier Faure, premier secrétaire du PS, a salué cette adoption comme une « leçon pour le gouvernement », soulignant que l'exécutif a dû plier sur plusieurs points clés.
« C'est aussi une leçon pour le gouvernement, parce que dans ce débat sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, il a accepté d'avancer et sa majorité a accepté aussi, pour une part, d'avancer. »
Un compromis qui laisse des traces
Pour obtenir ce vote, Sébastien Lecornu a dû concéder la suspension de la réforme des retraites, un sujet explosif au sein de la majorité. Marc Fesneau, président du groupe Les Démocrates, a résumé l'ambiance : « Le compromis, c'est d'accepter que le texte final n'est pas celui dont nous aurions rêvé ».
De son côté, Roland Lescure, ministre des Finances, a tenté de minimiser les tensions en saluant « la responsabilité des députés », évoquant même une « nouvelle méthode ». Une méthode qui, selon les observateurs, devra faire ses preuves lors du prochain passage au Sénat.
Une victoire politique à relativiser
Si le gouvernement peut se féliciter de ce vote, il reste que cette adoption reflète une majorité fragilisée. Les concessions faites pour obtenir ce budget pourraient alimenter les tensions internes dans les mois à venir, alors que la campagne pour les élections de 2027 s'annonce déjà comme un terrain miné.
Par ailleurs, cette victoire en demi-teinte intervient dans un contexte de crise des finances publiques, un sujet qui pourrait bien devenir le cheval de bataille des oppositions dans les prochains mois.