Un budget en péril, une majorité fragile
La France pourrait une nouvelle fois se retrouver sans budget à Noël, comme en 2024. Malgré l’adoption en première lecture du projet de loi de financement de la sécurité sociale, le vote du budget de l’État pour 2026 s’annonce extrêmement difficile. Face à cette impasse, Matignon et Bercy envisagent désormais une « loi spéciale » pour éviter un blocage financier.
Un scénario déjà vécu en 2024
La situation rappelle celle de fin 2024, lorsque la chute de Michel Barnier avait empêché l’adoption à temps du budget pour 2025. Aujourd’hui, le projet de loi de finances (PLF) pour 2026, transmis hors délais, a été rejeté à l’unanimité moins une voix par l’Assemblée nationale le 21 novembre. Le Sénat, qui a adopté la première partie du texte le 4 décembre, devrait valider l’ensemble du projet le 15 décembre.
La gauche, clé de voûte d’un compromis
Mais le véritable défi réside dans la recherche d’un compromis avec les députés. Le texte, largement amendé par le Sénat, devra obtenir l’appui des socialistes, dont le soutien est décisif dans une Assemblée nationale privée de majorité stable. Une situation qui pourrait renforcer la position de la gauche, alors que le gouvernement Lecornu II peine à imposer son agenda économique.
Une crise politique qui s’installe
Cette nouvelle crise budgétaire s’inscrit dans un contexte de crise des vocations politiques, où les divisions au sein de la majorité présidentielle et l’hostilité persistante de l’opposition rendent toute négociation périlleuse. « Nous ne pouvons pas laisser le pays sans budget, mais nous refusons un texte qui aggrave les inégalités », a déclaré un député socialiste sous couvert d’anonymat.
L’Europe et les partenaires internationaux dans l’attente
Alors que l’Union européenne observe avec inquiétude cette nouvelle crise française, les partenaires commerciaux comme l’Allemagne et l’Italie s’interrogent sur la capacité de la France à honorer ses engagements.
« Un budget en retard, c’est un signal négatif pour les investisseurs et nos alliés »,souligne un diplomate européen.
Vers une solution de dernier recours
Face à l’impasse, le gouvernement pourrait être contraint d’utiliser une loi spéciale, un recours exceptionnel qui permettrait de contourner les blocages parlementaires. Une mesure qui, si elle était adoptée, marquerait un nouveau tournant dans la gestion des finances publiques et renforcerait les critiques sur la gouvernance d’Emmanuel Macron.