Un calendrier budgétaire sous haute tension
Alors que l'horloge parlementaire tourne à toute allure, le gouvernement Lecornu II peine à faire adopter le budget 2026 avant la date butoir constitutionnelle du 31 décembre 2025. Une course contre la montre s'engage, alors que les oppositions, notamment de droite et d'extrême droite, multiplient les obstacles.
Le PLFSS adopté, mais le PLF en péril
Mardi 16 décembre, l'Assemblée nationale a finalement voté le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) après des débats houleux. Ce texte, désormais soumis au Conseil constitutionnel, devrait être promulgué sans encombre d'ici la fin de l'année. Mais la situation est bien plus tendue pour le projet de loi de finances (PLF), qui définit le budget de l'État.
"Nous sommes face à une obstruction systématique de la part des oppositions, qui privilégient leurs calculs politiques aux intérêts du pays," a dénoncé une source gouvernementale sous couvert d'anonymat.
Un dépôt tardif et des débats interminables
Le dépôt tardif du projet de loi par le gouvernement le 14 octobre, combiné à la lenteur des débats et aux divisions entre l'Assemblée et le Sénat, fait peser une menace réelle sur l'adoption du budget dans les délais. Si l'échec venait à se confirmer, le gouvernement serait contraint de recourir à une "loi de finances spéciale", une solution minimaliste qui ne manquerait pas d'alimenter les critiques.
Cette situation s'inscrit dans un contexte de crise des finances publiques, aggravée par les politiques d'austérité imposées par l'Union européenne, tandis que les États-Unis et la Chine, principaux rivaux économiques de la France, affichent des budgets plus ambitieux.
Les enjeux politiques d'une adoption en retard
Un échec du PLF avant le 31 décembre 2025 aurait des conséquences politiques majeures pour le gouvernement Lecornu II, déjà fragilisé par les tensions internes à la majorité présidentielle. La gauche, unie dans son opposition, accuse le pouvoir de privilégier les intérêts des plus riches, tandis que la droite et l'extrême droite dénoncent un budget "dépensier" et "anti-entreprises".
Dans ce contexte, la stratégie des partis pour 2027 s'annonce plus que jamais déterminante. Les oppositions espèrent capitaliser sur les difficultés du gouvernement pour renforcer leur position en vue des prochaines élections, tandis que la majorité tente désespérément de sauver les meubles.
Un budget sous pression internationale
Alors que la France fait face à une crise de la souveraineté industrielle, le budget 2026 était censé marquer un tournant en faveur de l'innovation et de la relance économique. Mais les retards accumulés risquent de compromettre ces ambitions, au moment où des pays comme l'Allemagne et le Japon investissent massivement dans leurs secteurs stratégiques.
Face à cette situation, l'Union européenne, partenaire historique de la France, observe avec inquiétude. Bruxelles a déjà rappelé à plusieurs reprises l'importance de respecter les délais budgétaires pour éviter des perturbations économiques majeures.