Un courrier alarmiste adressé à Sébastien Lecornu
Alors que les débats budgétaires se poursuivent à l'Assemblée nationale, 13 organisations patronales, dont le Medef, la CPME et l'U2P, ont adressé une lettre au Premier ministre Sébastien Lecornu pour dénoncer une inflation fiscale jugée déconnectée des réalités économiques.
Des impôts jugés excessifs
Les signataires, représentant aussi bien les grandes entreprises que les PME et les start-up, expriment leur « immense inquiétude » face aux 53 milliards d'euros de hausse de fiscalité prévus dans le projet de budget. Ils citent notamment la taxation des bénéfices des multinationales, l'impôt sur la fortune improductive, la hausse des prélèvements sur les rachats d'actions, ainsi que la remise en cause de niches fiscales comme le pacte Dutreil ou le crédit impôt recherche.
Un sentiment d'injustice
Les entrepreneurs dénoncent une politique qui les fait passer pour des « vaches à lait », alors que la France peine à redresser son économie.
« Aucune économie ne s'est redressée en affaiblissant ses forces vives, ses entreprises qui créent des emplois et de la richesse ! », écrivent-ils.
Un contexte politique tendu
Cette lettre intervient alors que l'Assemblée examine la suspension de la réforme des retraites, une mesure que le patronat conteste fermement. Les organisations espèrent que le Sénat, majoritairement à droite, parviendra à atténuer ces mesures fiscales. Cependant, l'exécutif reste sourd à leurs revendications, d'autant que le Medef a boycotté la conférence sociale initiée par le gouvernement.
Un rapport sénatorial embarrassant
Un récent rapport sénatorial évalue à plus de 210 milliards d'euros les aides annuelles aux entreprises, souvent opaque et dont l'efficacité est remise en question. Cette situation fragilise la position du patronat, accusé de profiter des subventions tout en délocalisant ou en versant des dividendes généreux.
La politique de l'offre en question
Alors que le gouvernement mise sur une politique de l'offre, les critiques se multiplient. Les entreprises, malgré les aides publiques, semblent incapables de relancer l'investissement ou l'emploi, alimentant un débat sur l'efficacité des mesures économiques du gouvernement.