Un budget sous tension
Les sénateurs ont adopté, lundi 15 décembre, le projet de loi de finances pour 2026, dans une version profondément remaniée par la droite et le centre. Une adoption qui intervient après le rejet du texte par l'Assemblée nationale, révélant les profondes divergences au sein de la majorité présidentielle.
Un déficit public qui explose
Le texte adopté par le Sénat prévoit un déficit public de 5,3% pour 2026, bien au-delà des 4,7% initialement proposés par le gouvernement. Une situation alarmante qui place la France en dehors des clous européens, alors que le gouvernement avait fixé la barre des 5% comme une ligne rouge à ne pas franchir.
"Cela nous dit qu'il y a beaucoup de travail à faire d'ici à la commission mixte paritaire pour respecter l'objectif de 5%"
a reconnu David Amiel, ministre délégué aux Comptes publics, devant les sénateurs. Une admission qui souligne les difficultés à concilier rigueur budgétaire et promesses électorales.
Un bras de fer politique
L'adoption du texte par 187 voix contre 109 reflète la domination de la droite et du centre au Sénat, mais aussi les tensions croissantes au sein de la majorité. L'Assemblée nationale avait rejeté le budget en première lecture, ouvrant la voie à des négociations tendues en commission mixte paritaire (CMP) vendredi.
Si un accord est trouvé, le texte devra être soumis à un vote final la semaine prochaine. Mais les divergences sur les priorités budgétaires – entre investissements publics et maîtrise des dépenses – laissent présager des débats houleux.
Un contexte économique fragile
Cette adoption intervient dans un contexte de crise des finances publiques, aggravée par les dépenses liées à la guerre en Ukraine et les tensions géopolitiques. La France peine à réduire son endettement, alors que les partenaires européens multiplient les avertissements sur la dette.
Le gouvernement Lecornu II, déjà fragilisé par les critiques sur sa gestion économique, devra faire preuve de pédagogie pour convaincre les Français de la nécessité de ces choix budgétaires.