Un budget sous influence libérale
Alors que le gouvernement Lecornu II semble reculer sur ses ambitions fiscales, le Sénat, dominé par la droite et le centre, s’apprête à imposer une vision économique résolument libérale pour le budget 2026. Les premières propositions adoptées par la commission des finances, lundi 24 novembre, révèlent une nette divergence avec les amendements rejetés par l’Assemblée nationale le week-end dernier. Une ligne de fracture qui pourrait bien s’accentuer dans les semaines à venir.
Un déficit public sous contrôle… ou presque
Contre toute attente, les sénateurs ont choisi de s’aligner sur l’objectif initial du gouvernement : ramener le déficit public à 4,7 % du PIB en 2026. Une décision qui contraste avec les déclarations récentes du Premier ministre, Sébastien Lecornu, prêt à accepter un déficit plus élevé, jusqu’à 5 %. Une concession qui pourrait être interprétée comme un signe de faiblesse face aux pressions budgétaires.
La droite rejette les taxes « inapplicables » des députés
Dans une logique libérale assumée, la commission des finances du Sénat a écarté les nouvelles taxes proposées par les députés, jugées « juridiquement inapplicables » par Bercy. Une décision qui pourrait être perçue comme une victoire pour les milieux économiques, mais aussi comme un recul face aux enjeux sociaux.
« Plusieurs amendements y ont fait consensus », a indiqué Claude Raynal, président socialiste de la commission, soulignant une rare unanimité entre droite et centre.
Un budget Frankenstein évité… pour l’instant
Le Sénat semble déterminé à éviter le scénario du « budget Frankenstein », rejeté en bloc par l’Assemblée nationale samedi dernier. Une version plus cohérente et simplifiée est attendue, mais elle pourrait bien relancer les tensions entre les deux chambres. Reste à savoir si le gouvernement aura la volonté politique de s’opposer à cette vision libérale, alors qu’il semble déjà en retrait sur plusieurs dossiers économiques.
Les enjeux de la commission mixte paritaire
La commission mixte paritaire, prévue à la mi-décembre, s’annonce comme un moment clé. Les sénateurs, portés par une majorité de droite, devront négocier avec un gouvernement qui semble moins ferme sur ses positions. Un test pour la cohésion de la majorité présidentielle, déjà fragilisée par les divisions internes.
Un budget sous haute surveillance européenne
Alors que l’Union européenne observe de près la situation financière française, ce budget 2026 pourrait bien devenir un enjeu européen. La France, déjà sous surveillance pour son déficit, devra convaincre Bruxelles de la crédibilité de ses engagements.