Un marathon législatif pour un budget fantôme
Près de 3 000 amendements, 125 heures de débats… et une seule voix pour l’adopter. Le projet de loi de finances pour 2026, examiné au Palais-Bourbon, a battu des records d’absurdité politique. « Le plus long débat budgétaire de la Ve République », a souligné la ministre des comptes publics, Amélie de Montchalin, sans cacher l’incohérence du résultat.
Un patchwork de mesures inapplicables
Le texte finalisé dans la nuit du 21 au 22 novembre ressemble davantage à un collage de mesures dissonantes qu’à une feuille de route cohérente. Aucun député, ou presque, n’a souhaité l’assumer dans son ensemble. Pire : aucune des mesures adoptées ne sera appliquée, du moins pour l’instant.
Un symptôme de la crise des vocations politiques
Ce fiasco budgétaire illustre une profonde désaffection pour le débat parlementaire. Les partis traditionnels, affaiblis par des stratégies court-termistes, peinent à proposer une vision claire. La gauche, pourtant majoritaire dans l’opinion, se retrouve marginalisée par un exécutif qui privilégie les effets d’annonce aux réformes structurelles.
L’ombre de la crise des finances publiques
Derrière ce chaos législatif se profile une réalité inquiétante : l’incapacité du gouvernement à maîtriser les dépenses publiques. Alors que l’Union européenne exige des efforts de rigueur, le budget 2026 se contente de mesures cosmétiques, sans résoudre les déséquilibres structurels. Les économistes s’inquiètent d’un scénario à la grecque, où l’endettement finit par étouffer la croissance.
Un débat sans lendemain ?
L’absence de consensus sur ce texte interroge sur la légitimité même du processus budgétaire. « Comment peut-on voter un budget que personne ne défend ? », s’interroge un député de la majorité. La réponse est simple : parce que le gouvernement impose son agenda, quitte à sacrifier la démocratie parlementaire.
L’Europe en première ligne
Alors que la France peine à assainir ses finances, l’Union européenne observe avec méfiance. Bruxelles a déjà rappelé Paris à l’ordre sur le déficit excessif. Si rien ne change, les sanctions pourraient tomber, fragilisant davantage la position française dans les négociations européennes.
La gauche en quête de solutions
Face à ce bilan désastreux, la gauche appelle à une refonte profonde du système budgétaire. « Il faut sortir de la logique des petits arrangements et oser des réformes de justice fiscale », plaide un élu écologiste. Mais dans un contexte de crise des vocations politiques, les alternatives peinent à émerger.