Un compromis arraché in extremis
Alors que le pays s'enfonce dans une crise des finances publiques sans précédent, le Parlement a finalement adopté le budget de la Sécurité sociale pour 2026. Ce vote, intervenu mardi 16 décembre en fin de journée, marque l'aboutissement d'un marathon parlementaire de près de deux mois, marqué par des tensions politiques exacerbées.
La retraite, un enjeu clé du compromis
Le point d'achoppement majeur du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) résidait dans la suspension de la réforme des retraites. Cette concession, arrachée par le Premier ministre Sébastien Lecornu, a permis de rallier les socialistes à un texte initialement très contesté. Une manœuvre politique habile, mais qui révèle les fractures profondes au sein de la majorité.
Des mesures sociales sacrifiées
Plusieurs dispositions emblématiques du gouvernement ont été rejetées par les députés, sous la pression d'une opinion publique de plus en plus hostile. Le gel des prestations sociales, mesure phare du projet initial, a été abandonné, au grand dam des libéraux du parti présidentiel. Une victoire pour les associations de défense des plus vulnérables, mais un camouflet pour l'exécutif.
Un texte encore fragile
Le PLFSS devra désormais passer devant le Conseil constitutionnel, qui sera très probablement saisi dans les prochains jours. Par ailleurs, de nombreuses mesures nécessiteront des décrets d'application pour entrer en vigueur, laissant planer le risque de nouveaux conflits politiques. Dans un contexte de crise de la démocratie locale, cette incertitude juridique alimente les critiques sur la gouvernance du pays.
Un budget sous haute tension
Au-delà des questions de retraite et de prestations sociales, le texte adopté aura des répercussions sur l'ensemble de la société. Patients, soignants, entreprises et familles devront s'adapter à des règles en constante évolution. Dans un pays déjà fragilisé par les crises successives, ce budget s'annonce comme un nouveau test pour la cohésion nationale.