Un budget sous haute surveillance
Le ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement, Laurent Panifous, a alerté sur les conséquences dramatiques d'un rejet du budget de la Sécurité sociale, estimant que cela creuserait le déficit jusqu'à 30 milliards d'euros.
Dans une interview diffusée ce vendredi 5 décembre 2025, il a souligné l'importance de transparence dans ce dossier, tout en mettant en garde contre les risques pour les hôpitaux, les Ehpad et les établissements pour personnes handicapées.
Un équilibre fragile
L'Assemblée nationale doit se prononcer aujourd'hui sur la partie recettes du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Après des compromis sur la hausse de la CSG sur les revenus du capital, le gouvernement a multiplié les gestes en direction de l'opposition.
Le rejet de ce volet recettes entraînerait automatiquement le rejet de l'ensemble du texte, alors que le budget doit être adopté avant le 31 décembre. Un vote solennel est prévu mardi 9 décembre.
"Le chemin existe, mais on peut trébucher à chaque instant et c'est pour ça que c'est un moment de grande gravité."
Un appel à la responsabilité
Le gouvernement a tenté de rassurer les députés socialistes en affirmant que voter ce budget ne signifierait pas un soutien au pouvoir en place. "En rien, le fait de voter ce budget ne sera considéré comme un soutien au président de la République, au Premier ministre ou au gouvernement", a insisté Laurent Panifous.
Malgré ces assurances, plusieurs figures politiques, dont les anciens Premiers ministres Édouard Philippe et Michel Barnier, ont annoncé qu'ils ne voteraient pas le texte en l'état.
Le ministre a lancé un appel solennel : "Je leur demande, à ces responsables politiques, d'être mardi, à la hauteur du moment."
Une menace évitée ?
Alors que des voix, dont celles de Gérard Larcher et François Hollande, évoquaient un recours possible à l'article 49.3, Laurent Panifous a écarté cette hypothèse. "Ce qui permet aujourd'hui ce débat, c'est parce qu'il n'y a pas eu de 49.3", a-t-il expliqué.
Le texte, en constante évolution, reste fragile. "Pour que le budget soit voté, il faut qu'il soit votable", a reconnu le ministre, soulignant la complexité des négociations en cours.