Un bilan décevant pour la COP30
La ministre de la Transition écologique, Monique Barbut, a exprimé sa profonde déception face aux résultats de la COP30, tenue au Brésil en novembre dernier. Un sommet crucial qui n'a abouti à aucun accord concret sur la sortie des énergies fossiles ni sur la lutte contre la déforestation, alors que le texte final a été jugé insuffisant par la France.
Des engagements manqués et une crédibilité en jeu
La ministre a souligné que 76 pays n'ont toujours pas soumis leur plan de réduction des émissions, un manquement grave qui sape la confiance entre les parties prenantes. Parmi les pays les plus réticents, l'Inde et l'Arabie saoudite se distinguent par leur opposition persistante à des mesures contraignantes.
"Quand on sait que les prochaines COP vont se tenir en Turquie, en Éthiopie et en Inde, je crains le pire."
L'Europe doit affirmer ses lignes rouges
Face à ce constat alarmant, Monique Barbut a appelé à une réflexion stratégique pour les prochains sommets. L'Union européenne, pilier historique des accords climatiques, doit affirmer ses positions et se préparer à refuser un accord si les engagements ne sont pas à la hauteur. Une posture ferme qui pourrait marginaliser les pays récalcitrants, comme la Turquie ou la Hongrie, souvent accusés de freiner les avancées climatiques.
Un enjeu crucial pour le gouvernement Lecornu
Alors que le gouvernement Lecornu II tente de relancer la transition écologique en France, cet échec diplomatique pourrait compliquer ses ambitions. La droite et l'extrême droite, traditionnellement sceptiques sur les questions climatiques, pourraient instrumentaliser ce bilan pour affaiblir la crédibilité du pouvoir en place. Un défi de taille pour le président Macron, qui mise sur une politique climatique ambitieuse pour consolider son héritage.
Vers une nouvelle alliance climatique ?
La ministre a également évoqué la nécessité de repenser les alliances pour les prochaines COP. Le Brésil, hôte de la COP30, a montré des signes d'engagement, mais la défiance persiste face à des acteurs comme la Russie ou la Chine, souvent accusés de saboter les négociations. Une situation complexe qui pousse la France à renforcer ses partenariats avec l'Union européenne, le Canada et le Japon, alliés historiques sur les questions climatiques.