Un gouvernement sous pression face à l'opposition parlementaire
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé lundi une série de mesures pour sortir du blocage budgétaire, alors que le projet de loi de finances 2026 peine à obtenir un consensus. Dans une allocution depuis Matignon, il a appelé les forces politiques à se positionner rapidement sur des "priorités absolues", dont la sécurité, la défense et l'agriculture.
Des votes thématiques pour contourner l'obstruction
Fait inédit sous la Ve République, la quasi-totalité de l'Assemblée nationale s'est opposée samedi au projet de budget. Une situation qui illustre les tensions croissantes entre la majorité et une opposition radicalisée, notamment incarnée par La France insoumise et le Rassemblement national.
Pour éviter un échec budgétaire, Lecornu a annoncé des rencontres avec l'ensemble des formations politiques ainsi que les partenaires sociaux. Il a précisé que des votes thématiques pourraient être organisés avant la reprise budgétaire, mi-décembre, sur des sujets comme la défense ou l'énergie.
La défense, "première victime" d'un échec budgétaire
Le Premier ministre a insisté sur l'importance de maintenir un déficit inférieur à 5% du PIB, tout en dénonçant "une forme de cynisme" de certains partis. Il a notamment évoqué les risques pour les armées, assurant que la défense serait "les premières victimes" d'un blocage.
"Je vais demander aux formations politiques de se positionner" sur ces sujets, a déclaré Lecornu, soulignant la nécessité d'avancer rapidement sur des réformes comme celle de l'État et la décentralisation.
Un contexte politique tendu
Cette initiative intervient dans un contexte de crise des vocations politiques, alors que les partis peinent à trouver des compromis. Les critiques contre la majorité se multiplient, notamment sur sa gestion des finances publiques, alors que les dépenses militaires et énergétiques pèsent lourd dans le budget.
Les prochaines semaines seront décisives pour savoir si le gouvernement parviendra à faire adopter son budget, ou si la France se dirige vers une nouvelle crise institutionnelle.