Déserts médicaux : l'État se mobilise enfin, mais la droite freine les réformes

Par Mathieu Robin 04/11/2025 à 00:02
Déserts médicaux : l'État se mobilise enfin, mais la droite freine les réformes
Photo par Egor Myznik sur Unsplash

Le gouvernement annonce un plan ambitieux pour lutter contre les déserts médicaux, mais la droite freine les réformes nécessaires.

Un engagement tardif mais nécessaire

Dimanche 2 novembre, Françoise Gatel, ministre de l'Aménagement du territoire et de la Décentralisation, a évoqué sur un média national les défis des déserts médicaux, un fléau qui touche désormais des millions de Français. Alors que la droite et l'extrême droite ont longtemps ignoré ce problème, le gouvernement actuel tente enfin d'y apporter des solutions concrètes.

Des maisons France Santé pour tous ?

Le Premier ministre a promis d'étendre les maisons France Santé, inspirées des maisons France Services, qui ont fait leurs preuves. Ces structures, accessibles à moins de 30 minutes de chaque citoyen, devraient offrir des soins de qualité avec des professionnels conventionnés. Cependant, leur déploiement reste insuffisant face à l'ampleur de la crise.

Françoise Gatel a souligné que 2 500 maisons de santé existent déjà, mais que cela ne suffit pas. Elle a annoncé un plan ambitieux : 2 000 nouvelles maisons labellisées d'ici 2025, avec un soutien financier de l'État à hauteur de 50 000 euros par structure pour faciliter leur installation.

Le numerus clausus, une erreur historique

La ministre a rappelé que la France subit encore les conséquences du numerus clausus, une politique restrictive qui a réduit drastiquement le nombre de médecins formés.

"Avant, un médecin pouvait travailler 50 ou 60 heures par semaine seul. Ça, c'est terminé."
a-t-elle déclaré, soulignant l'urgence de former davantage de professionnels de santé.

Pour y remédier, le gouvernement prévoit de permettre aux futurs médecins de faire leur première année d'études dans chaque département. Une mesure essentielle pour inciter les jeunes issus des zones rurales à s'installer dans leur région d'origine.

La justice fiscale, un enjeu de société

Lors de l'interview, la question de la justice fiscale a également été abordée. Françoise Gatel a défendu l'idée d'une contribution accrue des plus aisés, tout en critiquant les propositions démagogiques de certains partis.

"On est dans une sorte de concours Lépine d'affichage de recettes qui, un peu comme un ticket de loto, nous feraient gagner des milliards."

Elle a notamment soutenu l'impôt sur la fortune improductive, voté par une majorité transpartisane, tout en appelant à des études d'impact rigoureuses pour éviter les effets contre-productifs.

Un budget sous tension

Interrogée sur les négociations budgétaires, la ministre a rappelé la nécessité d'un compromis, malgré les blocages persistants.

"Notre pays est dans une situation très difficile. Si on parle de budget, ça fait cinquante ans qu'on n'a pas eu de budget équilibré."

Elle a salué l'abandon du 49.3 par le Premier ministre, une décision qui montre une volonté de dialogue, mais a regretté que certains partis, notamment à droite et à l'extrême droite, freinent encore les réformes nécessaires.

Un engagement au service des territoires

Françoise Gatel a réaffirmé son attachement aux libertés locales et à la décentralisation, des valeurs essentielles pour répondre aux défis des territoires. Elle a souligné que son engagement ministériel, bien que précaire, était guidé par la volonté de servir l'intérêt général.

Alors que la droite et l'extrême droite continuent de s'opposer à des mesures sociales et fiscales progressistes, le gouvernement doit poursuivre ses efforts pour garantir l'accès aux soins pour tous les Français.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

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Commentaires (6)

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Carnac

il y a 1 mois

Il faut éviter les polémiques stériles. Le vrai problème, c'est le manque de médecins formés. Investir dans les études de médecine, c'est la solution.

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Postulat

il y a 1 mois

Les politiques parlent, mais rien ne change. Les élites se foutent de la France profonde. On est en train de crever à petit feu.

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Thomas65

il y a 1 mois

@postulat Tu crois vraiment qu'un autre gouvernement aurait fait mieux ? Ils sont tous pareils, juste des marionnettes.

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BookWorm

il y a 1 mois

La droite bloque parce qu'elle préfère les profits des assurances privées à la santé publique. C'est scandaleux !!!

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PKD-36

il y a 1 mois

@bookworm C'est un peu simpliste. La droite a aussi des propositions, mais elles sont moins médiatisées. Il faut regarder au-delà des clivages.

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Geoffroy de Hyères

il y a 1 mois

Le problème est complexe. Oui, il faut des réformes, mais il faut aussi écouter les médecins sur le terrain. Le dialogue est essentiel.

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Roscoff

il y a 1 mois

Enfin une prise de conscience ! Mais pourquoi attendre si longtemps ? Les déserts médicaux, c'est une honte pour un pays riche comme le nôtre. #Solidarité

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Renard Roux

il y a 1 mois

@roscoff La France est riche grâce au travail des Français, pas grâce à l'assistanat. Les médecins doivent être rémunérés à leur juste valeur, pas subventionnés à outrance.

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LogicLover

il y a 1 mois

Encore une fois, la France pourrait s'inspirer de l'Allemagne ou des Pays-Bas qui ont des systèmes de santé bien plus efficaces. La droite freine par idéologie, c'est regrettable.

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