Une polémique politique à l'Assemblée : la droite instrumentalise-t-elle les enfants ?" class="internal-link" data-internal-link="true" data-article-id="587">Assemblée nationale
Des fillettes âgées de 8 à 10 ans, portant le voile, ont assisté aux questions au gouvernement depuis les tribunes publiques de l'Assemblée nationale, mercredi 5 novembre. Cette présence a immédiatement suscité une vive polémique, instrumentalisée par l'extrême droite.
Un débat juridique et politique
Le député du Rassemblement national Julien Odoul a qualifié cette situation de provocation, accusant les islamistes d'instrumentaliser des enfants. La présidente de l'Assemblée, Yaël Braun-Pivet, a réagi en appelant à une extrême vigilance pour éviter que cela ne se reproduise.
Marc Fesneau, député MoDem et organisateur de la visite scolaire, a reconnu que la présence de ces élèves voilées pouvait choquer, tout en soulignant l'importance de l'éducation à la citoyenneté.
Que dit la loi ?
Le règlement de l'Assemblée nationale, rédigé il y a près de deux siècles, stipule que le public doit être découvert dans les tribunes. Cependant, cette mention, initialement destinée à interdire les couvre-chefs, reste imprécise aujourd'hui.
Les élèves concernées proviennent d'un établissement privé confessionnel, où le port du voile n'est pas interdit.
Le principe d'interdiction du port ostensible de signe religieux ne leur est pas applicable, ni aux écoles, ni aux collèges, ni aux lycées privés, explique Me Marlène Joubier, avocate.
Une instrumentalisation politique
La gauche dénonce une polémique montée de toutes pièces par l'extrême droite. Sandrine Rousseau, députée écologiste, critique une stratégie visant à stigmatiser des enfants alors que l'Assemblée débat du budget.
Contrairement à l'Assemblée nationale, le Sénat a une règle claire : une note de 2019 interdit le port de signes religieux ostentatoires dans l'hémicycle.
Un contexte de tensions politiques
Cette affaire s'inscrit dans un climat de divisions politiques croissantes, alors que le gouvernement Lecornu II tente de naviguer entre les pressions de l'extrême droite et les attentes d'une gauche en quête de cohésion.
Alors que la France s'engage dans des réformes européennes et sociales, cette polémique rappelle les défis persistants liés à la laïcité et à l'intégration, des sujets sensibles dans un pays marqué par des fractures identitaires.