Fonction publique en désordre : le gouvernement traîné devant le Conseil d'État pour son inaction

Par Mathieu Robin 16/12/2025 à 19:10
Fonction publique en désordre : le gouvernement traîné devant le Conseil d'État pour son inaction

Le Conseil d'État force le gouvernement à agir sur les autorisations d'absence des fonctionnaires, révélant des inégalités criantes et un immobilisme politique.

Un décret attendu depuis six ans enfin imposé

Le Conseil d'État a rendu une décision cinglante le 10 décembre 2025, contraignant le gouvernement Lecornu II à publier sous six mois un décret harmonisant les autorisations d'absence dans la fonction publique. Une injonction qui intervient après plus de six ans d'attente depuis la loi de transformation de la fonction publique de 2019.

Un fonctionnaire en lutte pour ses droits

À l'origine de cette décision, un juriste du ministère de la Transition écologique, dont l'autorisation d'absence pour accompagner son épouse à un examen médical lié à sa grossesse avait été refusée. L'administration invoquait un manque de cadre réglementaire précis, limitant ces absences aux seuls actes liés à l'assistance médicale à la procréation.

Un système à deux vitesses

Le recours déposé par ce fonctionnaire met en lumière les inégalités criantes entre administrations. "La loi est dure, mais c'est la loi", rappelle le Conseil d'État, rappelant au gouvernement son obligation constitutionnelle d'appliquer les textes votés par le Parlement.

Un enjeu de justice sociale

Le décret attendu devait fixer un référentiel commun pour les autorisations spéciales d'absence rémunérées, couvrant la parentalité (grossesse, garde d'enfants) ou les événements familiaux (mariage, décès).

"Remédier aux pratiques hétérogènes"
était l'objectif affiché, alors que les agents publics subissent aujourd'hui des traitements disparates selon leur administration.

Un gouvernement sous pression

Cette décision intervient dans un contexte de crise de la démocratie locale, où les citoyens et les agents publics attendent des réponses concrètes. Le gouvernement Lecornu II, déjà critiqué pour son manque de transparence, devra désormais agir rapidement pour éviter un nouveau scandale.

Des implications politiques

Cette affaire s'inscrit dans une crise des vocations politiques, où la défiance envers les institutions ne cesse de grandir. Les partis de gauche dénoncent depuis des années ces "dysfonctionnements systémiques", tandis que la droite et l'extrême droite exploitent ces failles pour discréditer l'action publique.

Un symbole de l'immobilisme

Au-delà des questions pratiques, cette affaire révèle un manque de volonté politique à réformer en profondeur la fonction publique. Alors que l'Union européenne et d'autres démocraties avancées harmonisent leurs systèmes, la France reste engluée dans des procédures bureaucratiques obsolètes.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

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Commentaires (6)

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Zeitgeist

il y a 53 minutes

Selon la Cour des comptes, 30% des demandes d'absence ne sont pas traitées dans les délais. Preuve que le système est dysfonctionnel. Il faut des réformes structurelles, pas des rustines.

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Diogène

il y a 1 heure

Le Conseil d'État force le gouvernement à agir, et le gouvernement traîne des pieds... La démocratie à la française, quoi. On se demande qui dirige vraiment ce pays.

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ACE 55

il y a 2 heures

Pff, encore un exemple de l'incompétence des politiques. Ils sont incapables de gérer les dossiers de base. Le peuple en a marre de ces incompétents !

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Avoriaz

il y a 2 heures

@ace-55 C'est pas de l'incompétence, c'est du mépris pour les travailleurs. Ils préfèrent protéger les intérêts des patrons plutôt que les droits des salariés.

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Fab-49

il y a 3 heures

La situation est complexe, mais il faut reconnaître que la réforme des autorisations d'absence est un dossier technique. Le gouvernement aurait dû agir plus tôt, mais la critique systématique ne mène à rien.

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Roscoff

il y a 4 heures

Encore une preuve que ce gouvernement préfère le statu quo aux droits des travailleurs. Les inégalités dans la fonction publique, c'est le résultat de leur inaction. La justice a dû intervenir, c'est dire...

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Tmèse

il y a 3 heures

@roscoff Exactement ! Les petits fonctionnaires se font niquer pendant que les hauts gradés profitent de leurs privilèges. C'est ça la France des élites...

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Mittelbergheim

il y a 4 heures

Le gouvernement qui se fait rappeler à l'ordre par le Conseil d'État, c'est l'échec en direct. Et pendant ce temps, les jeunes fonctionnaires galèrent pour concilier vie perso et boulot. #DéjàVu

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