Grève du 2 décembre : le gouvernement face à une mobilisation massive contre l'austérité

Par Mathieu Robin 02/12/2025 à 06:29
Grève du 2 décembre : le gouvernement face à une mobilisation massive contre l'austérité

Mobilisation nationale contre l'austérité du gouvernement Lecornu II : transports, éducation et santé touchés par les grèves du 2 décembre.

Une journée de colère contre la politique d'austérité du gouvernement Lecornu II

Alors que le budget de la Sécurité sociale est examiné à l'Assemblée nationale, une journée de mobilisation nationale est prévue ce mardi 2 décembre, à l'appel des syndicats CGT, FSU et Solidaires. Cette grève, qui vise à faire pression sur le gouvernement, s'inscrit dans un contexte de crise des finances publiques et de dégradation des conditions de travail dans le secteur public.

Ni la CFDT ni FO n'ont rejoint cet appel, ce qui pourrait limiter l'ampleur du mouvement. Cependant, quelque 150 rassemblements et cortèges sont prévus à travers la France, avec un point de départ à Paris, place de la Bourse, à 14 heures.

Transports : perturbations limitées mais symboliques

Selon les prévisions du ministère des Transports et de la SNCF, l'impact sur les transports devrait être relativement faible. Le trafic TGV devrait rester « normal », mais des perturbations locales sont attendues sur les réseaux Intercités et TER, notamment en Occitanie et en Île-de-France.

Le RER C, déjà fragilisé par des années de sous-investissement, sera particulièrement touché, avec seulement neuf trains sur dix en circulation. La SNCF conseille aux usagers de vérifier leurs trajets avant de se déplacer, une mesure qui rappelle les dysfonctionnements structurels du réseau ferroviaire français.

Dans le secteur aérien, le mouvement semble peu suivi, avec seulement trois grévistes déclarés lundi. En Île-de-France, le métro, les bus et les tramways devraient fonctionner normalement, tandis que les routes ne devraient pas être perturbées.

Éducation : une mobilisation unitaire contre les suppressions de postes

Tous les niveaux de l'enseignement sont appelés à se mobiliser, avec des fermetures de classes possibles. Le FSU-SNUipp, premier syndicat du primaire, dénonce la suppression de 4 000 postes dans le budget 2026, une mesure qui s'inscrit dans une logique d'austérité budgétaire.

Dans le secondaire, le SNES-FSU exige l'annulation de ces suppressions et la revalorisation des salaires, pointant du doigt la précarité des non-titulaires et l'absence de statut des accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH).

Services publics : des fermetures partielles à craindre

La Fédération CGT des services publics, qui dénonce 3 000 suppressions de postes, a déposé un préavis de grève pouvant entraîner des fermetures partielles ou totales de services administratifs. Les guichets des mairies, préfectures, centres des impôts, agences France Travail et caisses d'allocations familiales pourraient être touchés.

Santé : un système à bout de souffle

La fédération CGT de la santé et de l'action sociale estime que les budgets des établissements de santé sont insuffisants pour assurer leurs missions. Elle exige une augmentation générale des salaires de 10 %, une demande qui rejoint les revendications des soignants depuis des années.

Seuls les services les moins urgents devraient être perturbés, en raison de l'obligation de continuité des soins. Cette journée de grève intervient dans un contexte de crise chronique de l'hôpital public, miné par les restrictions budgétaires et le manque de personnel.

Un mouvement qui interroge la stratégie du gouvernement

Alors que le gouvernement Lecornu II tente de rassurer sur la gestion des finances publiques, cette mobilisation révèle les tensions sociales croissantes. Les syndicats dénoncent une politique d'austérité qui pénalise les services publics, au moment où la France fait face à des défis majeurs, comme la crise de la souveraineté industrielle et les tensions avec ses partenaires internationaux.

Dans ce contexte, la capacité du gouvernement à répondre aux attentes des citoyens et des agents publics sera mise à l'épreuve, alors que les élections de 2027 approchent à grands pas.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

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Commentaires (11)

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Bourdon Velu

il y a 6 jours

Assez de grèves ! Le travail, c'est la valeur centrale. La France doit retrouver le sens du mérite.

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M

Mittelbergheim

il y a 6 jours

Les jeunes sont les premiers touchés. Entre précarité et logement, on a d'autres priorités que les réformes libérales.

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Loïc-29

il y a 6 jours

@mittelbergheim En Europe, on a des systèmes de protection sociale solides. La France doit s'inspirer de ses voisins.

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Enlightenment

il y a 6 jours

Enfin une mobilisation contre l'austérité ! Les riches doivent payer leur part. Solidarité avec les grévistes !

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Prologue48

il y a 6 jours

La France a besoin de réformes, mais pas au détriment des plus fragiles. On peut faire autrement.

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TrailBlazer

il y a 6 jours

La Cour des comptes a montré que 15% des dépenses publiques sont inefficaces. On peut faire mieux sans tout casser.

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tregastel

il y a 6 jours

@trailblazer Les chiffres, toujours les chiffres... Et pendant ce temps, les gens crèvent la dalle. Pathétique.

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C

Carnac

il y a 6 jours

Les syndicats défendent leurs acquis, le gouvernement ses réformes. Personne ne pense aux citoyens.

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C

Chimère

il y a 6 jours

Les politiques parlent d'austérité mais continuent à se payer des notes de frais faramineuses. Le monde est une farce.

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Max95

il y a 6 jours

Selon l'INSEE, les dépenses publiques augmentent de 2,3% par an. Le gouvernement doit prioriser les investissements utiles.

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Zen_187

il y a 6 jours

@max95 Exact, mais il faut aussi protéger les services publics essentiels. L'équilibre est difficile.

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EdgeWalker

il y a 6 jours

Les grèves sont légitimes, mais bloquer les transports, c'est pénaliser les gens qui travaillent. Il faut dialoguer.

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Yvon du 39

il y a 6 jours

La France a besoin de réformes courageuses, pas de repli sur soi. Regardez l'Allemagne, ils savent gérer leurs finances !

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Patrick du 67

il y a 6 jours

@yvon-du-39 L'Allemagne ? Ils ont des usines, nous on a que des impôts !

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Postulat

il y a 6 jours

Encore une manif contre les riches ! Pendant ce temps, les élus se gavent. La France est un pays de fainéants dirigés par des voleurs !

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