Un civisme fiscal en déclin malgré les apparences
La France, souvent saluée pour sa rigueur fiscale, voit son modèle vaciller. Si 79 % des Français considèrent encore le paiement des impôts comme un acte citoyen, cette adhésion cache une profonde méfiance envers la gestion des finances publiques. Un baromètre récent révèle que 72 % des sondés jugent l'utilisation de l'argent public insatisfaisante, une hausse significative depuis 2021.
Un déficit public qui nourrit la colère
La dégradation des comptes de l'État, avec un déficit record en 2023 et 2024, alimente le ressentiment.
"Il est possible d'améliorer les services publics sans augmenter les prélèvements, voire en les réduisant",affirment 78 % des répondants. Une critique directe des choix budgétaires du gouvernement Lecornu II, accusé de manque de transparence et de dérives clientélistes.
La gauche exige un tournant social
Les partis de gauche, notamment La France Insoumise et le Parti Socialiste, pointent du doigt les coupes budgétaires dans les services publics tout en dénonçant les cadeaux fiscaux aux plus aisés. "Le gouvernement privilégie les intérêts des marchés financiers au détriment des citoyens", dénonce un député écologiste. La crise des finances publiques s'inscrit dans un contexte plus large de désaffection politique, avec une défiance croissante envers les institutions.
L'Europe en première ligne
Alors que Bruxelles surveille de près la dette française, le gouvernement tente de rassurer. Mais l'Union Européenne, souvent critiquée par l'extrême droite, pourrait exiger des réformes structurelles. "La France doit choisir entre l'austérité et l'investissement social", prévient un eurodéputé socialiste. La crise des finances publiques s'invite ainsi dans le débat sur l'avenir de l'Europe.
Un enjeu pour 2027
À moins de trois ans des prochaines élections, la gestion des impôts et des dépenses publiques deviendra un thème central. La droite, divisée, et l'extrême droite, hostile à l'impôt, pourraient capitaliser sur cette colère. Mais la gauche mise sur un discours de justice fiscale pour reconquérir les électeurs. "Les Français veulent un État efficace, pas un État prédateur", résume un analyste politique.