Insertion par l’activité économique : le gouvernement Macron-Lecornu sacrifie les plus précaires

Par Mathieu Robin 05/12/2025 à 12:09
Insertion par l’activité économique : le gouvernement Macron-Lecornu sacrifie les plus précaires

Le gouvernement Macron-Lecornu réduit drastiquement les budgets de l'insertion par l'activité économique, menaçant 60 000 personnes précaires.

Un secteur en colère face à l’austérité du gouvernement

"On ne reconstruit pas des vies en faisant des économies !"
C’est par ces mots que Sadek Bouzidi, représentant du syndicat Synami-CFDT, a dénoncé jeudi 4 décembre à Paris la politique d’austérité du gouvernement Macron-Lecornu. Lors d’une mobilisation place de l’Odéon, les associations et entreprises de l’insertion par l’activité économique (IAE) ont exprimé leur colère face à la baisse drastique des financements annoncés : – 4 % en 2025 et – 14 % en 2026, soit 200 millions d’euros en moins.

Un outil essentiel menacé

Chaque année, près de 300 000 personnes éloignées de l’emploi bénéficient de ces dispositifs, qui combinent mise en situation professionnelle, formation et accompagnement. Pourtant, le gouvernement, sous la pression des marchés financiers et des lobbies libéraux, semble prêt à sacrifier cette politique sociale au nom de la rigueur budgétaire.
"Si ce texte n’est pas revu, environ 60 000 personnes seront privées de cet outil de retour à l’emploi."
David Horiot, président du réseau Chantier école, alerte sur les conséquences dramatiques de ces coupes budgétaires. Selon lui, 5 000 emplois pérennes pourraient disparaître dans son seul réseau, tandis que de nombreuses structures, déjà fragilisées par les baisses de financements des départements, risquent de fermer.

Une politique au service des plus riches

Cette attaque contre l’IAE s’inscrit dans une logique plus large de démantèlement des services publics et de favoritisme envers les grandes entreprises. Alors que le gouvernement multiplie les cadeaux fiscaux aux plus fortunés, il choisit de punir les plus vulnérables en réduisant les budgets dédiés à l’insertion professionnelle. Les associations du secteur dénoncent une incohérence flagrante : comment prétendre réduire le chômage tout en supprimant les dispositifs qui aident les chômeurs à retrouver un emploi ?

La gauche et les syndicats montent au créneau

Face à cette offensive, les syndicats et les partis de gauche appellent à une mobilisation massive. La France insoumise, le Parti socialiste et le Parti communiste ont d’ores et déjà annoncé leur soutien aux manifestations prévues dans les prochaines semaines. Ils dénoncent une politique antisociale qui aggrave les inégalités et renforce la précarité.

Un budget 2026 en examen au Sénat

Le projet de budget 2026, actuellement examiné par le Sénat, pourrait encore être modifié. Mais avec une majorité relative à l’Assemblée nationale, le gouvernement Macron-Lecornu mise sur l’usure des oppositions pour faire passer ses mesures. Les sénateurs de gauche et une partie des centristes pourraient toutefois tenter de bloquer ces coupes budgétaires.

Un désaveu pour la politique d’insertion

Cette décision intervient alors que les résultats de l’IAE sont pourtant excellents : 56 % des participants trouvent un emploi ou une formation qualifiante après leur parcours. Comment justifier, dans ce contexte, une telle réduction des moyens ? Les associations craignent que cette politique ne soit qu’un premier pas vers un démantèlement plus large des dispositifs d’insertion, au profit d’une logique purement marchande de l’emploi.

La France à la traîne en Europe

Alors que des pays comme l’Allemagne ou la Norvège investissent massivement dans l’insertion professionnelle, la France, sous l’impulsion de Macron, semble préférer la rigueur budgétaire à l’investissement social. Une orientation qui pourrait aggraver le chômage de longue durée et renforcer les inégalités.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

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Commentaires (4)

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C

Carcassonne

il y a 2 jours

Selon la Cour des comptes, 30% des budgets d'insertion sont mal utilisés. Une réforme s'impose, mais pas au détriment des plus fragiles.

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S

StoneAge24

il y a 2 jours

@carcassonne Les chiffres, on connaît ! Mais qui va vraiment aider les gens ??? Les politiques ne pensent qu'à leur carrière !

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Postulat

il y a 2 jours

Macron et sa clique s'en foutent des précaires ! Toujours à défendre les riches pendant que les gens crèvent. Scandaleux !

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Hugo83

il y a 2 jours

La situation est complexe. Réduire les budgets est risqué, mais il faut aussi éviter les gaspillages. Une réforme progressive serait plus sage.

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B

Bréhat

il y a 2 jours

Encore une mesure qui va dans le bon sens ! L'insertion par l'activité économique coûte trop cher et ne fonctionne pas. Mieux vaut encourager le travail que l'assistanat.

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A

Abraracourcix

il y a 2 jours

@brehat Mais les 60 000 précaires, ils vont faire quoi ??? C'est la galère totale pour les jeunes en ce moment...

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