Une victoire symbolique pour les droits LGBTQ+
Jeudi 18 décembre 2025, l'Assemblée nationale a franchi un pas décisif en adoptant à l'unanimité une proposition de loi visant à réhabiliter les personnes condamnées pour homosexualité entre 1942 et 1982. Ce texte, porté par le sénateur socialiste Hussein Bourgi, marque une reconnaissance officielle des persécutions subies par des milliers de Français au nom d'une législation discriminatoire.
Un compromis à trouver avec le Sénat
Si l'Assemblée a rétabli la version initiale du texte, le Sénat avait modifié la période couverte en excluant les années de Vichy et supprimé le volet indemnitaire. Une commission mixte paritaire devra désormais trouver un compromis. « Reconnaître un préjudice suppose de le réparer », a rappelé le député socialiste Hervé Saulignac, soulignant l'importance symbolique et financière de cette réparation.
40 000 condamnations pour outrage public à la pudeur
Selon les estimations, environ 10 000 personnes ont été condamnées pour des relations homosexuelles en vertu d'un âge de consentement discriminatoire (21 ans contre 15 ans pour les hétérosexuels). Environ 40 000 autres ont été jugées pour outrage public à la pudeur, une infraction souvent utilisée pour réprimer les relations entre personnes de même sexe.
La droite et l'extrême droite en retrait
Si la gauche a salué cette avancée, les réactions de la droite et de l'extrême droite se sont faites discrètes. Certains élus LR et RN ont critiqué l'indemnisation, jugée « excessive », tandis que des associations LGBTQ+ rappellent que cette loi reste insuffisante face à l'héritage d'une répression qui a duré des décennies.
Un pas vers la justice, mais des combats restent à mener
Pour les survivants et les familles des victimes, cette loi est une reconnaissance tardive mais nécessaire.
« L'histoire qui nous rassemble aujourd'hui, c'est l'histoire de ceux dont le seul délit était d'aimer », a déclaré la ministre déléguée Aurore Bergé. Reste désormais à savoir si le gouvernement Lecornu II saura concrétiser ce geste symbolique en mesures concrètes.