L'audiovisuel public dans le collimateur : une commission d'enquête aux relents idéologiques

Par Aurélie Lefebvre 20/12/2025 à 12:21
L'audiovisuel public dans le collimateur : une commission d'enquête aux relents idéologiques

La commission d'enquête sur l'audiovisuel public se transforme en tribune idéologique, alimentant les tensions politiques en France.

Une commission d'enquête sous le signe de la polarisation

Depuis un mois, la commission d'enquête sur « la neutralité, le fonctionnement et le financement de l'audiovisuel public » fait parler d'elle. Ses travaux, censés éclairer les citoyens, s'apparentent davantage à une manœuvre politique qu'à une démarche constructive. Dans un contexte où l'Assemblée nationale peine déjà à adopter un budget dans les délais, cette commission, initiée par l'Union des droites pour la République (UDR), allié du Rassemblement national, alimente les doutes sur la capacité des institutions à traiter les sujets sensibles avec impartialité.

Un rapporteur controversé et des méthodes critiquées

Le rapporteur, Charles Alloncle, s'est rapidement distingué par un ton agressif et des questions orientées, suscitant des réactions vives. La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a dû rappeler à l'ordre ce dernier, tandis que des membres de la commission dénoncent un « maccarthysme » déguisé. L'exploitation tendancieuse des auditions sur les réseaux sociaux, comme le montage d'un échange avec Patrick Cohen sur le drame de Crépol, illustre cette dérive idéologique.

Une offensive coordonnée contre le service public

Cette commission s'inscrit dans une stratégie plus large visant à discréditer l'audiovisuel public. Le Rassemblement national, qui ne cache pas son intention de privatiser ce secteur s'il accède au pouvoir, le décrit comme un

« système verrouillé, militant, où l'hégémonie de la gauche est totale »
. Cette attaque s'appuie sur des révélations douteuses, comme l'extrait d'une conversation privée entre Patrick Cohen et Thomas Legrand, diffusée par le média d'extrême droite L'Incorrect.

Un climat de stigmatisation et de censure

L'offensive contre les médias publics s'inscrit dans une tendance internationale, où des régimes autoritaires cherchent à « policer les esprits ». Si le contrôle démocratique est légitime, la commission actuelle semble plutôt viser le musellement que la réforme. Dans un contexte où la démocratie locale et les finances publiques sont déjà fragilisées, cette polarisation ajoute une nouvelle couche de tension.

Un service public plébiscité malgré les attaques

Malgré les critiques, l'audiovisuel public reste plébiscité par les citoyens. Son rôle dans la diversité d'opinions et le pluralisme est essentiel, d'autant plus dans un pays où les médias privés sont souvent contrôlés par des intérêts particuliers, comme ceux du milliardaire Vincent Bolloré. La commission, plutôt que de servir l'intérêt général, semble « mise au service d'une attaque coordonnée », comme le soulignent des observateurs.

À propos de l'auteur

Aurélie Lefebvre

Lassée de ne pas avoirs d'informations fiables sur la politique française, j'ai décidé de créer avec Mathieu politique-france.info ! Je m'y consacre désormais à plein temps, pour vous narrer les grands faits politique du pays et d'ailleurs. Je lis aussi avec plaisir les articles de politique locale que VOUS écrivez :)

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Commentaires (4)

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Maïwenn Caen

il y a 2 heures

Ah, la commission d'enquête... encore un cirque pour faire diversion. À droite comme à gauche, tout le monde veut contrôler l'info. Pathétique.

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K

Kerlouan

il y a 3 heures

Franchement, à part des vieux qui râlent sur France Inter, personne ne regarde ces chaînes... Pourquoi on paye encore la redevance ?

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N

NightReader93

il y a 1 heure

@kerlouan C'est faux ! France Culture et France Info sont des références pour beaucoup. Le problème, c'est qu'on veut les tuer à petit feu pour privatiser tout ça !

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T

TrailBlazer

il y a 4 heures

Selon la Cour des comptes, le coût de l'audiovisuel public dépasse 4 milliards par an. Faut-il vraiment financer des débats aussi partisans avec l'argent des contribuables ?

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E

Elizondo

il y a 5 heures

L'audiovisuel public doit servir l'intérêt général, pas devenir un outil de propagande idéologique. Assez de biais anti-patriotes et de complaisance envers les extrêmes !

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Y

Yvon du 39

il y a 3 heures

@elizondo La France n'est pas une exception. En Allemagne, les médias publics sont aussi critiqués, mais ils restent un pilier de la démocratie. Pourquoi tant de méfiance ?

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