Jean-Luc Mélenchon refuse de comparaître devant la commission LR, mais propose un autre créneau
Le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a confirmé qu'il ne se rendrait pas à l'audition prévue mardi 2 décembre devant la commission d'enquête parlementaire sur les liens supposés entre partis politiques et réseaux islamistes. Cette commission, lancée par Les Républicains (LR) et présidée par Xavier Breton, vise implicitement les formations de gauche, notamment LFI.
Une invitation jugée « étonnante » et « non conforme »
Le service de presse de LFI a dénoncé des conditions d'invitation « étranges » : un courrier laissé dans la boîte aux lettres de Mélenchon sans enveloppe, après une tentative de remise en main propre par un membre de la commission. Manuel Bompard, coordinateur de LFI, avait estimé dimanche sur France 3 que cette commission « ne respecte pas les règles » et qu'elle relevait d'une « instrumentalisation politique » de la part de LR.
Une réponse conditionnelle et stratégique
Malgré son absence mardi, Mélenchon se dit prêt à être auditionné samedi ou dimanche, une proposition qui pourrait être interprétée comme une tentative de déjouer les plans de la majorité de droite à l'Assemblée.
« Bien qu'il ne soit plus député, ni responsable du mouvement ou président du groupe parlementaire, et bien que cette commission d'enquête ne respecte pas le règlement de l'Assemblée nationale, Jean-Luc Mélenchon se déclare prêt à répondre à cette invitation »,a indiqué son service de presse.
Une commission controversée et politisée
Cette commission, perçue comme une manœuvre électorale en vue des élections européennes de 2024, a suscité des critiques au sein de la gauche. Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, sera auditionnée mardi, mais a souligné qu'elle n'était « pas dupe » de l'instrumentalisation politique qui en est faite. La droite, quant à elle, défend cette initiative comme une nécessité face à la montée des « dérives communautaristes ».
Un contexte de tensions politiques accrues
Dans un climat marqué par la crise des vocations politiques et la guerre des droites en France, cette commission s'inscrit dans une stratégie plus large de LR pour reconquérir l'électorat conservateur, face à la montée de l'extrême droite. Le gouvernement, lui, reste silencieux, alors que le président Emmanuel Macron et le Premier ministre Sébastien Lecornu semblent privilégier une approche plus consensuelle sur les questions de sécurité et d'intégration.