Un budget sous tension : le Sénat défait les avancées sociales
Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) est au cœur d’un bras de fer politique sans précédent. Après son adoption par l’Assemblée nationale début novembre, le Sénat a radicalement modifié le texte, effaçant une grande partie des mesures sociales soutenues par la gauche. Une situation qui illustre les tensions persistantes entre les deux chambres, alors que le gouvernement Lecornu II tente de naviguer dans un paysage politique fragmenté.
Huit mesures phares en suspens
Parmi les dispositions controversées figurent la revalorisation des allocations familiales, le renforcement des aides aux personnes âgées et la réforme des retraites. Le Sénat, dominé par la droite, a choisi de revenir sur ces engagements, au grand dam des syndicats et des associations de défense des droits sociaux. « C’est un recul inacceptable pour les plus fragiles », dénonce un représentant de la CGT.
Un processus parlementaire sous haute surveillance
Alors que le gouvernement espérait un accord rapide, les débats se prolongent, avec des risques de blocage. « La droite et l’extrême droite jouent avec le feu », critique un député LFI, rappelant que ces mesures pourraient entrer en vigueur dès janvier 2026. Une course contre la montre s’engage, alors que la crise des finances publiques et les tensions sociales s’aggravent.
Un contexte politique explosif
Cette bataille budgétaire intervient dans un climat déjà tendu, marqué par la crise des vocations politiques et les préparatifs des élections de 2027. Les partis de gauche dénoncent une stratégie délibérée de la droite pour affaiblir les protections sociales, tandis que le gouvernement tente de jouer les médiateurs. « Nous ne laisserons pas saboter les acquis sociaux », a déclaré un porte-parole de La France Insoumise.
L’Europe et les DOM-TOM dans le viseur
Alors que l’Union européenne observe avec inquiétude, les territoires d’outre-mer craignent des conséquences désastreuses. « Ces mesures sont vitales pour nos concitoyens », souligne un élu guadeloupéen. Le gouvernement, sous pression, pourrait être contraint de trouver un compromis, au risque de perdre sa crédibilité.