Un établissement culturel dans la tourmente
Le Centre national des arts plastiques (CNAP) traverse une crise profonde, révélée par un rapport accablant de la Cour des comptes. Alors que le monde de l'art contemporain s'alarme d'une possible disparition de l'institution, les critiques pointent un modèle dépassé, incapable de s'adapter aux réalités économiques actuelles.
Un rapport qui fait grincer des dents
La Cour des comptes avait déjà émis des réserves en 1996, mais cette nouvelle analyse relance le débat. Les magistrats sont accusés de partialité par certains acteurs du secteur, tandis que le gouvernement, représenté par le Premier ministre Sébastien Lecornu, reste évasif sur les mesures à prendre.
Des réactions politiques contrastées
La ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, a évoqué des changements mineurs, sans remettre en cause la structure même du CNAP. Une réponse jugée insuffisante par les défenseurs d'une réforme en profondeur. « La passivité du gouvernement face à cette crise est symptomatique d'une gestion court-termiste », dénonce un observateur.
Un modèle économique obsolète
Le CNAP, contrairement à d'autres centres nationaux comme ceux du cinéma ou de la musique, peine à se réinventer. Son modèle, centré sur la vente d'œuvres, est dépassé alors que les artistes contemporains diversifient leurs sources de revenus. « L'institution vit encore sur un héritage du XXe siècle », souligne un expert.
Des aides d'urgence, mais pas de révolution
La gestion des aides d'urgence pendant la crise sanitaire a montré une certaine capacité d'adaptation, mais elle n'a pas suffi à moderniser l'ensemble du dispositif. Le CNAP reste ancré dans une logique de collection, alors que le marché de l'art a évolué vers des modèles hybrides.
Un enjeu politique et culturel
Au-delà des questions financières, la survie du CNAP pose la question du soutien public aux arts visuels. Dans un contexte de crise des finances publiques, certains estiment que l'État doit recentrer ses aides sur des structures plus efficaces. D'autres, à gauche, y voient une menace pour la diversité culturelle.
Quel avenir pour le CNAP ?
Si la suppression pure et simple semble improbable, une refonte profonde du modèle est inévitable. « Le CNAP doit devenir un acteur de l'innovation, pas un musée des pratiques passées », plaide un défenseur des arts contemporains. La balle est désormais dans le camp du gouvernement, qui devra trancher entre conservatisme et modernisation.