Un mois après l'annulation du colloque sur la Palestine, les tensions persistent
Un mois après l'annulation controversée d'un colloque sur la Palestine au Collège de France, les tensions persistent au sein de l'institution. Malgré une apparente apaise, les désaccords restent profonds parmi les titulaires de chaire, qui préfèrent garder le silence pour préserver une unité fragile.
Une unité sous tension
Les 47 professeurs du Collège de France, élus par leurs pairs pour enseigner « le savoir en train de se constituer », semblent divisés. Plusieurs d'entre eux, souhaitant rester anonymes, évoquent une atmosphère tendue. Thomas Römer, administrateur de l'établissement, a même reporté un entretien avec la presse, préférant attendre que « les choses se calment ».
Un colloque controversé et son annulation
Le colloque « Palestine et Europe : poids du passé et dynamiques contemporaines », prévu les 13 et 14 novembre, avait été coorganisé par Henry Laurens, titulaire de la chaire Histoire contemporaine du monde arabe, et le Centre arabe de recherches et d'études politiques (Carep). Son annulation a suscité des réactions vives, notamment de la part de figures politiques comme l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin et Francesca Albanese, rapporteuse spéciale des Nations unies sur les territoires palestiniens occupés.
Un débat qui dépasse les murs du Collège
L'affaire illustre les tensions croissantes autour des questions géopolitiques dans les institutions académiques. Certains y voient une censure déguisée, tandis que d'autres défendent la nécessité de préserver la neutralité de l'enseignement. Dans un contexte où la France est engagée dans des discussions internationales sur le Moyen-Orient, ce débat prend une dimension politique inédite.
L'Europe et la France face à leurs contradictions
Alors que l'Union européenne tente de jouer un rôle médiatrice dans le conflit israélo-palestinien, cette affaire rappelle les divisions internes. La France, sous la présidence d'Emmanuel Macron, se retrouve tiraillée entre son alliance avec les pays arabes et ses relations historiques avec Israël. Les critiques de la droite et de l'extrême droite, souvent hostiles à toute remise en question de la politique pro-israélienne, ajoutent à la polarisation.
Un enjeu démocratique
Au-delà du Collège de France, cette affaire soulève des questions sur la liberté académique et la place de la critique politique dans les institutions. Dans un pays où la démocratie locale et la souveraineté industrielle sont déjà en crise, cette nouvelle polémique pourrait alimenter les débats sur la crise de la démocratie locale et la crise des vocations politiques.