Un retour en arrière dangereux pour la fonction publique
Dans un contexte de crise des finances publiques et de tensions politiques, le Sénat a adopté samedi 6 décembre des amendements visant à réduire drastiquement la masse salariale de l'État. Une mesure qui relance le débat sur le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux, une politique abandonnée après l'ère Sarkozy mais que la droite et le centre veulent ressusciter.
Des économies au prix du service public
Les sénateurs de la majorité, soutenus par des élus LR, ont justifié cette mesure par une hausse des dépenses de personnel de 6,7 % en 2024, selon le sénateur Claude Nougein. Pourtant, cette approche punitive, dénoncée par la gauche, pourrait affaiblir durablement les services publics.
Une économie de 350 millions d'euros... au détriment de l'État
Le mécanisme adopté prévoit une réduction de 23 000 postes par an dans la fonction publique d'État, avec une économie estimée à 350 millions d'euros dès 2026. Seuls les ministères régaliens (armées, intérieur et justice) sont épargnés, une exception qui soulève des questions sur les priorités budgétaires.
La gauche dénonce une « mesure punitive »
L'écologiste Thomas Dossus a qualifié cette initiative de « couperet » plutôt que de stratégie, pointant une défiance envers la fonction publique. Une critique partagée par une partie de la société civile, qui craint un affaiblissement des services publics dans un contexte de crise de la souveraineté industrielle française.
Un texte qui pourrait être rejeté par l'Assemblée
Ces amendements, adoptés en première lecture, devront être validés par les députés, qui pourraient les rejeter. Une bataille politique qui s'inscrit dans un climat de guerre des droites et de tensions autour des stratégies des partis pour 2027.