Macron et le Mercosur : un accord qui divise l’agriculture française
Emmanuel Macron se dit favorable à l’accord Mercosur, mais les agriculteurs dénoncent une menace pour leur modèle.
Un accord controversé malgré les promesses
L’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur, destiné à libéraliser les échanges avec les pays d’Amérique du Sud, suscite une vive opposition chez les agriculteurs français. Alors que le gouvernement français semble se rapprocher d’une acceptation, la FNSEA dénonce une rupture avec le modèle agricole national.
Macron se dit « plutôt positif » malgré les critiques
Lors d’une déclaration en marge du sommet des chefs d’État à Belem, au Brésil, le président Emmanuel Macron a affirmé être « plutôt positif » sur la possibilité d’accepter cet accord, tout en assurant défendre les intérêts français.
« Nous avons été entendus par la Commission, qui a non seulement accepté nos clauses de sauvegarde, mais a aussi renforcé les protections de notre marché intérieur. »
Le chef de l’État a souligné que la Commission européenne travaillerait dans les prochaines semaines pour faire valider ces clauses, essentielles selon lui pour protéger l’agriculture européenne.
Les agriculteurs dénoncent un « reniement »
La FNSEA, principal syndicat agricole, a réagi avec virulence à ces déclarations. Arnaud Rousseau, son président, a qualifié la position de Macron d’« affront », rappelant que l’accord menacerait « notre modèle, nos emplois et notre souveraineté ».
« Cette déclaration, prononcée à Belem, au cœur du territoire de nos concurrents, sonne comme un nouvel affront. »
Le syndicat appelle désormais les eurodéputés français à s’opposer fermement à ce traité, jugé « inacceptable ».
Un accord en suspens malgré les avancées
Signé fin 2024, le traité du Mercosur doit encore être ratifié par les 27 États membres de l’UE. Si la Commission européenne l’a adopté en septembre 2025, son avenir reste incertain, notamment en raison des tensions avec les agriculteurs.
Le Brésil, quant à lui, a annoncé sa disposition à signer l’accord lors du prochain sommet du Mercosur, le 20 décembre à Rio de Janeiro. Une perspective qui pourrait accélérer les débats en Europe.
Un enjeu politique et économique majeur
Au-delà des questions commerciales, cet accord s’inscrit dans un contexte politique tendu. La gauche française, traditionnellement critique envers les accords de libre-échange, pourrait durcir son opposition, tandis que la droite et l’extrême droite dénoncent un « abandon de l’agriculture française ».
Pourtant, l’Union européenne, soutenue par des pays comme le Brésil, voit dans ce traité une opportunité économique majeure. Reste à savoir si les concessions promises suffiront à apaiser les craintes des producteurs.
À propos de l'auteur
Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.
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