Macron et le Mercosur : un accord qui divise l’agriculture française

Par Mathieu Robin 07/11/2025 à 13:00
Macron et le Mercosur : un accord qui divise l’agriculture française
Photo par James Claffey sur Unsplash

Emmanuel Macron se dit favorable à l’accord Mercosur, mais les agriculteurs dénoncent une menace pour leur modèle.

Un accord controversé malgré les promesses

L’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur, destiné à libéraliser les échanges avec les pays d’Amérique du Sud, suscite une vive opposition chez les agriculteurs français. Alors que le gouvernement français semble se rapprocher d’une acceptation, la FNSEA dénonce une rupture avec le modèle agricole national.

Macron se dit « plutôt positif » malgré les critiques

Lors d’une déclaration en marge du sommet des chefs d’État à Belem, au Brésil, le président Emmanuel Macron a affirmé être « plutôt positif » sur la possibilité d’accepter cet accord, tout en assurant défendre les intérêts français.

« Nous avons été entendus par la Commission, qui a non seulement accepté nos clauses de sauvegarde, mais a aussi renforcé les protections de notre marché intérieur. »

Le chef de l’État a souligné que la Commission européenne travaillerait dans les prochaines semaines pour faire valider ces clauses, essentielles selon lui pour protéger l’agriculture européenne.

Les agriculteurs dénoncent un « reniement »

La FNSEA, principal syndicat agricole, a réagi avec virulence à ces déclarations. Arnaud Rousseau, son président, a qualifié la position de Macron d’« affront », rappelant que l’accord menacerait « notre modèle, nos emplois et notre souveraineté ».

« Cette déclaration, prononcée à Belem, au cœur du territoire de nos concurrents, sonne comme un nouvel affront. »

Le syndicat appelle désormais les eurodéputés français à s’opposer fermement à ce traité, jugé « inacceptable ».

Un accord en suspens malgré les avancées

Signé fin 2024, le traité du Mercosur doit encore être ratifié par les 27 États membres de l’UE. Si la Commission européenne l’a adopté en septembre 2025, son avenir reste incertain, notamment en raison des tensions avec les agriculteurs.

Le Brésil, quant à lui, a annoncé sa disposition à signer l’accord lors du prochain sommet du Mercosur, le 20 décembre à Rio de Janeiro. Une perspective qui pourrait accélérer les débats en Europe.

Un enjeu politique et économique majeur

Au-delà des questions commerciales, cet accord s’inscrit dans un contexte politique tendu. La gauche française, traditionnellement critique envers les accords de libre-échange, pourrait durcir son opposition, tandis que la droite et l’extrême droite dénoncent un « abandon de l’agriculture française ».

Pourtant, l’Union européenne, soutenue par des pays comme le Brésil, voit dans ce traité une opportunité économique majeure. Reste à savoir si les concessions promises suffiront à apaiser les craintes des producteurs.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

Votre réaction

Connectez-vous pour réagir à cet article

Publicité

Votre avis

Commentaires (9)

Connectez-vous ou inscrivez-vous pour commenter cet article.

M

Maïwenn Caen

il y a 1 mois

Macron veut sauver l'agriculture française en signant des accords qui la détruisent... C'est comme si un pompier mettait le feu à la maison pour gagner sa paye. Franchement, on est en plein délire.

0
É

Économiste curieux 2024

il y a 1 mois

Selon l'INSEE, l'agriculture française représente 1,6% du PIB. L'accord Mercosur pourrait augmenter les exportations de 3%, mais les importations aussi. Il faut des garde-fous pour protéger les filières sensibles.

1
É

Épistémè

il y a 1 mois

@economiste-curieux-2024 Les chiffres, c'est bien, mais en Bretagne, on voit déjà les conséquences. Les éleveurs locaux sont écrasés par les importations à bas coût. Paris ne comprend jamais rien aux réalités locales !

0
B

Beauvoir

il y a 1 mois

Macron et ses copains de l'UE nous vendent du vent !!! Les accords comme le Mercosur, c'est toujours les mêmes qui gagnent : les grosses boîtes. Les petits, ils trinquent. Et après, on nous dit de voter pour eux...

0
E

Entropie

il y a 1 mois

L'agriculture française est déjà subventionnée à outrance. Si on veut rester compétitifs, il faut accepter la concurrence. Les agriculteurs doivent moderniser leurs exploitations au lieu de crier à la mort à chaque accord commercial.

6
B

Buse Variable

il y a 1 mois

Les agriculteurs ont raison de se révolter !!! Macron préfère les multinationales aux paysans. Et après, on s'étonne que les gens votent pour les extrêmes... La colère, elle est légitime.

1
B

Borrégo

il y a 1 mois

Macron une fois de plus en faveur du libre-échange au détriment des petits producteurs !!! Les agriculteurs français se battent pour leur survie, et lui, il signe des accords qui les mettent en danger. C'est une trahison de la ruralité !

0
L

Lacannerie

il y a 1 mois

@borrego La France ne peut pas se permettre de rester en dehors des grands accords commerciaux. Le protectionnisme, c'est le déclin. Les agriculteurs doivent s'adapter et innover, pas réclamer des subventions à perpétuité.

0
M

Malo du 40

il y a 1 mois

L'accord Mercosur est un dilemme complexe. D'un côté, l'ouverture économique peut dynamiser les échanges, mais de l'autre, les agriculteurs français ont des raisons de s'inquiéter. Il faut trouver un équilibre entre compétitivité et protection des filières locales.

0
Publicité