Mercosur : Macron sous le feu des critiques, le RN exige un revirement
Le RN dénonce un accord Mercosur qui menacerait l'agriculture française, tandis qu'Emmanuel Macron tente de rassurer sur sa position.
Un accord controversé au cœur des tensions politiques
La question du traité de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur continue de diviser la classe politique française. Alors que le président Emmanuel Macron a récemment exprimé une position « plutôt positive » sur ce dossier, le Rassemblement national (RN) monte au créneau pour dénoncer une menace pour l'agriculture française.
Laurent Jacobelli : « Arrêtez de sacrifier nos agriculteurs »
Dans une intervention musclée sur une radio nationale, le député RN Laurent Jacobelli a interpellé directement le chef de l'État :
« Il faut arrêter le massacre, Monsieur le président de la République, arrêtez ! Arrêtez de sacrifier nos agriculteurs sur l'autel d'une mondialisation qui pour vous est le seul modèle. »
L'élu de Moselle a vivement critiqué la position jugée « soumise » d'Emmanuel Macron envers l'Union européenne, évoquant une « obéissance » à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. « Nous sommes un pays souverain, affirme-t-il. Nous devons avoir un droit d'opposition. L'Assemblée nationale s'est prononcée. Nous ne voulons pas du Mercosur, nous n’en voulons pas. »
Un accord qui fait grincer des dents
Négocié depuis plus de vingt ans, l'accord entre l'UE et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay) vise à faciliter les échanges commerciaux. Si l'Europe y voit des opportunités pour l'automobile ou le vin, les critiques portent sur l'ouverture accrue du marché européen aux produits agricoles sud-américains, comme le bœuf ou le sucre.
La FNSEA, principal syndicat agricole français, a fustigé un « reniement total » du président de la République, évoquant une « rupture avec l'agriculture française ». Une position partagée par Laurent Jacobelli, qui met en garde contre une « invasion » de produits agricoles de moindre qualité.
Macron entre pragmatisme et critiques
Emmanuel Macron a tenté de rassurer en affirmant être « vigilant » pour défendre les intérêts français. Pourtant, son approche pragmatique sur ce dossier contraste avec les positions plus radicales de certains membres de sa majorité, ainsi que de l'opposition.
Le député RN a conclu son intervention par une attaque frontale :
« Ne croyez pas le président de la République. Trahison et mensonges sont les deux mamelles du macronisme. »Une charge qui illustre les tensions persistantes autour de ce dossier, alors que la France reste minoritaire au sein de l'UE sur cette question.
Un enjeu stratégique pour 2027
Alors que la campagne pour les élections présidentielles de 2027 se profile, ce dossier pourrait bien devenir un marqueur politique. Le RN, en position de force sur les questions agricoles, entend bien capitaliser sur ce sujet pour séduire les électeurs ruraux, tandis que la majorité présidentielle tente de défendre une vision plus ouverte et européenne.
Dans ce contexte, la question du Mercosur pourrait bien cristalliser les clivages entre une droite souverainiste et une gauche pro-européenne, alors que le gouvernement Lecornu II cherche à naviguer entre ces deux pôles.
À propos de l'auteur
Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.
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