Une visite présidentielle sous le signe de la sécurité
Alors que la France traverse une crise de la sécurité sans précédent, Emmanuel Macron se rend à Marseille ce mardi 16 décembre 2025 pour une visite aux accents fortement sécuritaires. Dans un contexte marqué par plusieurs assassinats récents, dont celui de Mehdi Kessaci, 20 ans, et deux autres jeunes victimes de narcotrafic, le président entend réaffirmer l’engagement de l’État dans la lutte contre l’insécurité.
Un programme chargé, mais critiqué
Le déplacement présidentiel s’articule autour de plusieurs temps forts : un échange avec les lecteurs du journal La Provence sur les dangers des réseaux sociaux et des fake news, l’inauguration du nouveau bâtiment de la prison des Baumettes, la visite du commissariat des 13ᵉ et 14ᵉ arrondissements, et une halte sur le chantier de l’extension de la gare Saint-Charles. Autant de projets emblématiques du plan Marseille en grand, lancé pour redynamiser la deuxième ville de France.
Une stratégie politique sous tension
Pourtant, cette visite intervient dans un climat de méfiance parmi les acteurs locaux. Les associations et militants dénoncent une approche trop sécuritaire, au détriment des solutions structurelles. « L’État se contente de communication, sans répondre aux véritables enjeux sociaux et économiques », déplore un responsable associatif marseillais.
Le gouvernement Lecornu II face à ses contradictions
Le Premier ministre Sébastien Lecornu, dont le gouvernement est fragilisé par une crise des finances publiques, mise sur cette visite pour redorer son image. Dans un entretien à La Tribune Dimanche, Emmanuel Macron a tenté de rassurer : «
Nul ne peut nier que les choses bougent et que l’État est au rendez-vous avec constance et sans tergiverser.»
Un contexte national explosif
Cette visite s’inscrit dans un contexte national marqué par une crise de la démocratie locale et une montée des tensions politiques. La droite et l’extrême droite, en pleine guerre des droites, profitent de la situation pour critiquer l’exécutif. De leur côté, les partis de gauche dénoncent un manque de vision et une politique répressive qui ne résout pas les causes profondes de l’insécurité.
Marseille, laboratoire des politiques publiques
La ville, souvent perçue comme un laboratoire des politiques publiques, cristallise les défis du pays. Entre narcotrafic, désindustrialisation et désertification des services publics, Marseille incarne les échecs comme les espoirs d’une France en quête de solutions. La visite présidentielle sera-t-elle l’occasion d’un tournant, ou simplement un nouvel épisode d’une communication politique déconnectée des réalités du terrain ?