Un amendement controversé pour Mayotte
Mayotte, le département français le plus pauvre, voit enfin une lueur d’espoir avec l’adoption d’un amendement au projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS). Soutenu par le gouvernement, ce texte promet une « convergence sociale » d’ici 2031, un engagement salué par la députée Estelle Youssouffa (groupe Libertés indépendants, outre-mers et territoires).
Des exonérations fiscales avancées, mais au détriment de quoi ?
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a défendu une mesure clé : l’application dès juillet 2026 des exonérations de cotisations patronales « Lodeom » à Mayotte, soit plus tôt que prévu. Cette avancée, coûteuse (32 millions d’euros), s’accompagne d’une contrepartie : la suppression du Crédit impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) en 2027.
« L’objectif est de lisser la transition vers le régime de droit commun socio-fiscal au bénéfice du tissu économique du territoire »,justifie le gouvernement.
Une mesure symbolique, mais insuffisante pour certains
Si l’amendement est salué comme une avancée, des voix critiques s’élèvent. Pourquoi attendre 2031 pour une pleine intégration ? interroge l’opposition. La gauche rappelle que Mayotte, territoire ultra-périphérique, souffre d’un retard structurel en matière de droits sociaux et de protection des travailleurs. « Ce n’est qu’une première étape, mais elle aurait dû être plus ambitieuse », estime un élu local.
Un enjeu politique majeur pour 2027
Cette mesure intervient dans un contexte où les relations entre la métropole et les outre-mer sont sous tension. Le gouvernement Lecornu II, fragilisé par les critiques sur sa gestion des finances publiques, tente de rassurer les territoires ultramarins. Mais cette annonce suffira-t-elle à calmer les frustrations ? La question se pose alors que les partis préparent leurs stratégies pour les élections de 2027.
Un équilibre fragile entre justice sociale et rigueur budgétaire
Le débat sur Mayotte illustre les tensions persistantes entre équité territoriale et maîtrise des dépenses publiques. Alors que la France fait face à une crise des finances publiques, le gouvernement assume ce choix :
« Investir dans Mayotte, c’est investir dans l’avenir de la République »,a déclaré un porte-parole. Reste à savoir si cette promesse tiendra face aux réalités économiques.