Municipales 2026 : la France rurale abandonnée par l'État face aux déserts scolaires

Par Camaret 23/12/2025 à 06:27
Municipales 2026 : la France rurale abandonnée par l'État face aux déserts scolaires

Maires en détresse : les écoles rurales ferment, l'État se désengage. Un drame qui menace la démocratie locale et les élections de 2026.

Un maire sans étiquette face à l'abandon des campagnes

Jean-Louis Portal, maire d'Ally en Haute-Loire, incarne le drame des territoires ruraux. Dans cette commune de 128 habitants, l'école, symbole de vie locale, a fermé ses portes en septembre 2025. Seuls trois élèves étaient inscrits, contre cinq l'année précédente. Une décision administrative a scellé son sort : le poste de l'enseignante a été supprimé.

Un choix symbolique aux conséquences irréversibles

"C'est symbolique, mais si je fais voter en conseil municipal une décision de fermeture, l'école ne rouvrira jamais", déplore l'élu. Malgré sa compréhension de la décision de l'État, il refuse d'assumer cette responsabilité. Les parents, contraints par les impératifs professionnels, scolarisent leurs enfants ailleurs. "Si tous les enfants de la commune y étaient scolarisés, on aurait une dizaine d'élèves et l'école serait sauvée", regrette-t-il.

Le déclin programmé des campagnes

Jean-Louis Portal, élu en 2014, se souvient avec nostalgie d'une époque où l'école comptait une vingtaine d'élèves. Aujourd'hui, il laisse à ses successeurs le poids de cette décision. Cette situation illustre le désengagement progressif de l'État envers les territoires ruraux, une tendance aggravée par les politiques récentes du gouvernement Lecornu.

Un enjeu national pour 2026

Cette crise des déserts scolaires s'inscrit dans un contexte plus large : la crise de la démocratie locale. Les maires, souvent en première ligne, dénoncent un abandon des campagnes au profit des métropoles. Une situation qui pourrait alimenter les tensions lors des prochaines élections municipales, où la gauche entend bien faire de la défense des territoires ruraux un axe central de son programme.

L'Europe et les DOM-TOM en exemple

Face à ce déclin, certains regardent vers des modèles européens comme la Norvège ou l'Islande, où les politiques de décentralisation ont permis de préserver les services publics dans les zones rurales. En France, les DOM-TOM, souvent mieux dotés en infrastructures, pourraient inspirer des solutions pour les territoires continentaux.

La droite et l'extrême droite sous le feu des critiques

Les partis de droite et d'extrême droite, traditionnellement forts dans les campagnes, sont pointés du doigt pour leur incapacité à proposer des solutions concrètes. "Leur gestion des finances publiques a aggravé la fracture territoriale", estime un observateur. La gauche, elle, mise sur un renforcement des dotations aux communes pour inverser la tendance.

À propos de l'auteur

C

Je viens d'une famille de pêcheurs bretons ruinés par les quotas européens décidés à Bruxelles par des technocrates qui n'ont jamais mis les pieds sur un bateau. J'ai vu mon père pleurer le jour où il a dû vendre sa licence. Cette injustice m'habite encore. Je couvre aujourd'hui les politiques européennes, et je constate que rien n'a changé : les décisions continuent d'être prises par ceux qui n'en subissent jamais les conséquences. Je me bats pour que la voix des territoires soit enfin entendue

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Commentaires (7)

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Z

Zen_187

il y a 4 minutes

Je pense qu'il faut une approche équilibrée : soutenir les écoles rurales tout en encourageant le développement économique local. La solution n'est pas simple.

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D

Douarnenez

il y a 48 minutes

Encore un article qui pleure sur la ruralité... Et si on parlait des écoles en banlieue qui ferment aussi ? Le système est pourri de toute façon.

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C

corte

il y a 1 heure

Les politiques s'en foutent de la France rurale ! Ils préfèrent leurs quartiers branchés et leurs copains bobos. La déconnxion totale !

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E

Erdeven

il y a 1 heure

La situation est grave, mais il faut aussi regarder les contraintes budgétaires. Peut-être trouver des solutions locales comme les écoles mutualisées ?

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D

datadriven

il y a 34 minutes

@erdeven Les mutualisations, c'est bien, mais ça ne résout pas le problème de fond : la désertification. Il faut des mesures fortes pour attirer les familles.

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É

Éditorialiste anonyme

il y a 1 heure

La ruralité, c'est le futur qu'on abandonne. Entre déserts médicaux et scolaires, comment voulez-vous qu'on vote encore pour ce système ? #Elections2026 va être un désastre.

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G

Gavroche

il y a 1 heure

Totalement d'accord ! Les jeunes en zone rurale, on les oublie complètement. Et après on s'étonne qu'ils partent en ville...

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