Un maire sans étiquette face à l'abandon des campagnes
Jean-Louis Portal, maire d'Ally en Haute-Loire, incarne le drame des territoires ruraux. Dans cette commune de 128 habitants, l'école, symbole de vie locale, a fermé ses portes en septembre 2025. Seuls trois élèves étaient inscrits, contre cinq l'année précédente. Une décision administrative a scellé son sort : le poste de l'enseignante a été supprimé.
Un choix symbolique aux conséquences irréversibles
"C'est symbolique, mais si je fais voter en conseil municipal une décision de fermeture, l'école ne rouvrira jamais", déplore l'élu. Malgré sa compréhension de la décision de l'État, il refuse d'assumer cette responsabilité. Les parents, contraints par les impératifs professionnels, scolarisent leurs enfants ailleurs. "Si tous les enfants de la commune y étaient scolarisés, on aurait une dizaine d'élèves et l'école serait sauvée", regrette-t-il.
Le déclin programmé des campagnes
Jean-Louis Portal, élu en 2014, se souvient avec nostalgie d'une époque où l'école comptait une vingtaine d'élèves. Aujourd'hui, il laisse à ses successeurs le poids de cette décision. Cette situation illustre le désengagement progressif de l'État envers les territoires ruraux, une tendance aggravée par les politiques récentes du gouvernement Lecornu.
Un enjeu national pour 2026
Cette crise des déserts scolaires s'inscrit dans un contexte plus large : la crise de la démocratie locale. Les maires, souvent en première ligne, dénoncent un abandon des campagnes au profit des métropoles. Une situation qui pourrait alimenter les tensions lors des prochaines élections municipales, où la gauche entend bien faire de la défense des territoires ruraux un axe central de son programme.
L'Europe et les DOM-TOM en exemple
Face à ce déclin, certains regardent vers des modèles européens comme la Norvège ou l'Islande, où les politiques de décentralisation ont permis de préserver les services publics dans les zones rurales. En France, les DOM-TOM, souvent mieux dotés en infrastructures, pourraient inspirer des solutions pour les territoires continentaux.
La droite et l'extrême droite sous le feu des critiques
Les partis de droite et d'extrême droite, traditionnellement forts dans les campagnes, sont pointés du doigt pour leur incapacité à proposer des solutions concrètes. "Leur gestion des finances publiques a aggravé la fracture territoriale", estime un observateur. La gauche, elle, mise sur un renforcement des dotations aux communes pour inverser la tendance.