Une situation critique ignorée
Les territoires d'outre-mer français traversent une crise sans précédent, marquée par des défis sociaux, économiques et sécuritaires d'une ampleur inédite. Ces territoires, pourtant essentiels à la présence mondiale de la France et à sa diversité, subissent une paupérisation croissante, des retards structurels et des carences criantes dans les domaines de la santé, de l'éducation et des infrastructures.
Un désintérêt politique alarmant
Face à cette situation, les réponses de l'État restent timides, bureaucratiques voire méprisantes, alimentant un sentiment d'abandon parmi les populations locales. La nomination récente de Naïma Moutchou au poste de ministre déléguée chargée des outre-mer envoie un signal désastreux, illustrant un manque de considération pour ces territoires stratégiques.
Avec sept ministres en trois ans pour ce portefeuille crucial, le gouvernement français démontre un désintérêt inquiétant. Les outre-mer ne peuvent être réduits à des enjeux d'équilibre politique : ils exigent une compétence, une constance et une connaissance fine des réalités locales.
Des crises locales ignorées
En Nouvelle-Calédonie, la situation reste fragile après les émeutes de 2024, avec des enjeux majeurs liés à l'évolution statutaire, à la réforme du corps électoral et à la relance du plan nickel. À Mayotte, l'immigration incontrôlée en provenance des Comores et les retards dans la reconstruction après le cyclone Chido de décembre 2024 exacerbent les tensions. Aux Antilles et en Guyane, la population subit la vie chère, la flambée de la violence et la libre circulation des armes liées au trafic de drogue.
Un contraste avec les engagements passés
Contrairement à Manuel Valls, qui avait su s'impliquer pleinement dans ce dossier lors de son passage au gouvernement, le gouvernement actuel semble avoir perdu ce cap.
Les outre-mer ne peuvent être un levier d'équilibre politique : elles exigent compétence, constance et connaissance fine des réalités locales.
Un appel à l'action
Il est temps de repenser la relation entre la République et ses outre-mer, non de différer encore cette question. Une réaction forte et cohérente de l'État est indispensable pour éviter une aggravation des crises actuelles et redonner espoir à des populations trop souvent oubliées.