Les vœux du 31 décembre : un rituel politique aux promesses souvent oubliées
Chaque année, le 31 décembre, les présidents français s'adressent aux Français avec des promesses pleines d'espoir. Pourtant, nombre de ces engagements se transforment en illusions politiques, comme en témoignent les discours d'Emmanuel Macron, François Hollande et Nicolas Sarkozy.
Emmanuel Macron et la promesse du logement pour tous
En 2017, lors de ses premiers vœux, Emmanuel Macron affirmait avec solennité :
"Nous continuerons l'effort indispensable pour réussir à pleinement respecter l'engagement que j'ai moi-même pris devant vous."Un engagement clair : loger toutes les personnes sans abri. Pourtant, huit ans plus tard, la situation reste catastrophique. Selon l'Unicef, près de 350 000 personnes sont toujours sans domicile fixe, dont plus de 2 000 enfants. Les hébergements d'urgence, saturés, ne suffisent plus à répondre à l'urgence sociale.
François Hollande et le chômage : une promesse qui a mis trois ans à se concrétiser
En 2012, François Hollande avait promis de faire baisser le chômage en un an. Une promesse ambitieuse, mais qui s'est révélée irréaliste. Il faudra attendre 2015 pour voir une légère amélioration, et ce n'est qu'en 2016-2017 que la courbe du chômage commencera à s'inverser durablement. Une démonstration de plus que les engagements présidentiels, surtout en période de crise économique, sont souvent trop optimistes.
Nicolas Sarkozy et les déficits publics : un engagement européen non tenu
En 2010, face à la crise financière, Nicolas Sarkozy avait juré que la France respecterait les règles européennes sur le déficit public.
"La France tiendra donc ses engagements en équilibrant ses comptes. Je ne transigerai pas sur cet objectif."Pourtant, malgré une légère amélioration, le déficit est resté au-dessus des seuils autorisés pendant des années. Un échec qui illustre les difficultés des gouvernements français à concilier rigueur budgétaire et justice sociale.
De Gaulle et l'erreur de 1967 : quand les vœux présagent des crises
Le général de Gaulle, en 1967, avait prédit une année 1968 sans heurts majeurs pour la France. Pourtant, son discours s'est révélé tragiquement erroné : Mai 68 a éclaté, provoquant une crise politique et sociale sans précédent. Un rappel que même les présidents les plus expérimentés peuvent se tromper dans leurs prédictions.
Un rituel politique qui perd de sa crédibilité
Les vœux du 31 décembre sont souvent un exercice de communication, où les formules rituelles (« l'année qui s'ouvre est décisive ») se multiplient sans garantie de réalisation. Dans un contexte de crise de la démocratie locale et de crise des vocations politiques, ces discours perdent peu à peu leur pouvoir de conviction. Les Français, de plus en plus sceptiques, attendent désormais des actes concrets plutôt que des promesses en l'air.