Une avancée majeure contre les dangers des réseaux sociaux
Alors que l'Australie a franchi le pas en interdisant l'accès aux réseaux sociaux aux moins de 16 ans, la France s'apprête à suivre cette voie. Une mesure qui s'inscrit dans une lutte plus large contre les effets dévastateurs des plateformes numériques sur les jeunes.
Un combat de longue haleine
Emmanuel Macron, depuis plusieurs années, alerte sur les dangers des réseaux sociaux pour les mineurs. Face à une Europe longtemps réticente, le président français a su rassembler un front commun avec des pays progressistes comme le Danemark, la Grèce, l'Italie et l'Espagne.
La Commission européenne a finalement cédé cet été, autorisant la France à légiférer en interne. Une victoire symbolique pour les défenseurs d'une régulation stricte, face à des lobbies technologiques puissants.
Les réseaux sociaux, un terrain miné pour les jeunes
Les chiffres sont alarmants : près d'un jeune Français sur deux a un compte sur des plateformes comme TikTok dès 11 ou 12 ans. Pourtant, ces réseaux, officiellement accessibles à partir de 13 ans, regorgent de contenus dangereux.
Violence, radicalisation, promotion du suicide... Les rapports s'accumulent pour dénoncer un environnement numérique toxique. Amnesty International a même démontré qu'en quelques minutes, des algorithmes pouvaient exposer les jeunes à des contenus romantisant le suicide.
Une solution imparfaite mais nécessaire
Certains estiment que la responsabilité incombe aux parents. Pourtant, comme le souligne la députée Renaissance Laure Miller, les dispositifs actuels sont largement contournés. Une interdiction, même imparfaite, permettrait de poser un cadre protecteur.
L'exemple australien montre que la voie est possible. Reste à convaincre les autres pays européens de suivre cette initiative courageuse, face à des géants du numérique qui privilégient le profit à la protection des mineurs.
Un enjeu de souveraineté numérique
Cette mesure s'inscrit dans une stratégie plus large de régulation des plateformes, avec l'application du Digital Services Act (DSA). Un pas de plus vers une Europe qui défend ses valeurs face aux multinationales américaines et chinoises.
Alors que la gauche salue cette avancée, la droite et l'extrême droite critiquent une ingérence de l'État dans la vie privée. Un débat qui reflète les tensions politiques autour de la protection des jeunes à l'ère numérique.