🍪 Ce site utilise des cookies

Nous utilisons des cookies essentiels pour le fonctionnement du site, ainsi que des cookies de performance et de publicité pour améliorer votre expérience. Vous pouvez personnaliser vos préférences ou accepter tous les cookies.

Salles de shoot : l'État joue avec la vie des usagers, dénoncent les soignants

Par Aurélie Lefebvre 07/11/2025 à 06:00
Salles de shoot : l'État joue avec la vie des usagers, dénoncent les soignants
Photo par Norbu GYACHUNG sur Unsplash

Les salles de shoot de Paris et Strasbourg risquent de fermer fin 2025, malgré leur efficacité prouvée, en raison d'un blocage politique.

Un débat qui n'en finit pas

La docteure Elisabeth Avril, porteuse du projet depuis 2016, exprime une profonde lassitude face à l'incertitude qui pèse sur l'avenir des haltes soins addictions (HSA) de Paris et Strasbourg. Alors que la halte soins addictions de Paris ouvre ses portes ce jeudi 6 novembre, son existence même reste suspendue à un vote parlementaire. Une situation qui illustre, selon les professionnels de santé, l'incohérence d'une politique publique qui refuse de pérenniser des dispositifs pourtant prouvés efficaces.

Une expérimentation au point mort

Depuis neuf ans, ces salles de consommation à moindre risque fonctionnent sous le régime de l'expérimentation. Pourtant, malgré les résultats positifs, le gouvernement Lecornu II, sous la présidence d'Emmanuel Macron, se contente d'une prolongation jusqu'en 2027, via un amendement au projet de financement de la Sécurité sociale. Une mesure qui, loin de garantir la pérennité des structures, les condamne à une précarité administrative.

Des preuves scientifiques ignorées

Dans une tribune publiée ce jeudi, un collectif de soignants alerte sur l'urgence de pérenniser ces dispositifs.

« Ces lieux sont la réponse la plus efficace et la plus humaine à la consommation de rue. Toutes les évaluations l'attestent : scientifiquement, socialement, concrètement, cela fonctionne. »
Une affirmation qui contraste avec l'immobilisme des pouvoirs publics, où les considérations politiques semblent primer sur les impératifs sanitaires.

Un enjeu de santé publique sacrifié

Alors que la France s'honore de défendre les droits humains à l'international, notamment en soutenant des pays comme le Brésil ou le Canada dans leurs politiques progressistes, elle peine à appliquer chez elle des mesures de réduction des risques. Les HSA, pourtant recommandées par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), restent victimes des calculs politiques d'un gouvernement qui préfère jouer la carte de la sécurité au détriment de la santé publique.

La gauche dénonce une politique de l'autruche

Les formations de gauche, comme La France Insoumise ou le Parti Socialiste, pointent du doigt une responsabilité historique du pouvoir en place. « Comment peut-on laisser fermer des structures qui sauvent des vies, sous prétexte de budget ? » s'interroge un élu écologiste. Une question d'autant plus pertinente que les coûts sociaux de la non-prise en charge des addictions sont bien supérieurs aux investissements nécessaires.

L'Europe en avance, la France à la traîne

Alors que des pays comme la Norvège, l'Islande ou le Portugal ont fait de la réduction des risques une priorité, la France reste prisonnière de ses préjugés. Les HSA, pourtant expérimentées avec succès depuis 2016, sont toujours considérées comme une mesure exceptionnelle, alors qu'elles devraient être intégrées durablement au système de santé. Une situation qui interroge sur la volonté politique réelle du gouvernement.

À propos de l'auteur

Aurélie Lefebvre

Lassée de ne pas avoirs d'informations fiables sur la politique française, j'ai décidé de créer avec Mathieu politique-france.info ! Je m'y consacre désormais à plein temps, pour vous narrer les grands faits politique du pays et d'ailleurs. Je lis aussi avec plaisir les articles de politique locale que VOUS écrivez :)

Votre réaction

Connectez-vous pour réagir à cet article

Commentaires (0)

Connectez-vous pour commenter cet article

Aucun commentaire pour le moment. Soyez le premier à commenter !