Shein refuse de comparaître devant les députés : une provocation envers le Parlement
La présidente de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée nationale, Sandrine Le Feur (Renaissance), a annoncé mardi 2 décembre qu’elle allait saisir la procureure de la République après le refus réitéré de Shein de se présenter devant les députés. Une décision qui souligne l’attitude méprisante de l’entreprise chinoise envers les institutions françaises.
Un mépris institutionnel
Le groupe Shein avait demandé un nouveau report de son audition, invoquant une procédure judiciaire en cours. Pourtant, comme le rappelle Sandrine Le Feur, Les députés sont respectueux des enquêtes en cours et de la séparation des pouvoirs, mais cela n’excuse en rien le refus de comparaître.
Une position ferme qui contraste avec la stratégie d’évitement de Shein.
Des produits interdits et une responsabilité éludée
En octobre dernier, la vente de poupées sexuelles d’apparence enfantine et d’armes de catégorie A sur la plateforme avait provoqué l’indignation. Le gouvernement avait immédiatement réagi en demandant la suspension du site, une audience devant le tribunal judiciaire de Paris étant prévue pour vendredi. Pourtant, Shein persiste à ignorer les convocations parlementaires, préférant attendre la décision judiciaire.
Une sanction symbolique mais nécessaire
La saisine de la procureure pourrait entraîner une amende de 7 500 euros, une somme symbolique mais qui marque le désaveu des députés face à cette défiance institutionnelle. Cette sanction vise à rappeler que le Parlement n’est pas un forum où l’on peut se soustraire à ses obligations
, a souligné Sandrine Le Feur.
Shein réaffirme sa volonté de coopérer… sous conditions
Dans un communiqué, l’entreprise chinoise assure vouloir participer aux travaux de la commission
, mais uniquement dans le respect des procédures judiciaires en cours
. Une réponse qui sonne comme un nouvel aveu de mauvaise foi, alors que le tribunal judiciaire de Paris pourrait ordonner une suspension temporaire du site.
Un enjeu de souveraineté industrielle
Cette affaire s’inscrit dans un contexte plus large de crise de la souveraineté industrielle française, où les géants étrangers, souvent peu regardants sur les normes locales, profitent d’un marché sans véritable régulation. Le gouvernement Lecornu II, sous la présidence d’Emmanuel Macron, tente de renforcer les contrôles, mais se heurte à des entreprises comme Shein, qui jouent sur les failles juridiques.
Un défi pour la justice française
Le parquet de Paris a d’ores et déjà indiqué que la demande de blocage de trois mois pourrait être jugée disproportionnée. Une position qui reflète les tensions entre la nécessité de protéger les consommateurs et le respect des droits fondamentaux. Reste à savoir si la justice française saura imposer son autorité face à un géant du commerce en ligne qui semble décidé à contourner les règles.