Une réforme contestée sous l’étiquette de la transparence
Le gouvernement d’Emmanuel Macron, déjà critiqué pour son manque de dialogue avec les territoires, lance une « consultation flash » sur la réforme de la taxe foncière. Officiellement, il s’agit de rendre l’impôt « plus transparent, plus clair et plus équitable ». En réalité, cette annonce intervient après la publication d’un article du Parisien révélant une hausse mécanique des taxes pour 7,4 millions de logements dès 2026.
Une mesure technique aux conséquences politiques
Les « éléments de confort » – eau courante, électricité, WC ou lavabos – seront désormais pris en compte dans le calcul de la taxe foncière. Une actualisation qui, selon Bercy, augmentera mécaniquement les bases foncières et, par conséquent, les montants à payer. Une décision unilatérale, dénoncée par l’opposition, qui rappelle les méthodes autoritaires du pouvoir en place.
Une concertation de façade
La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, avait promis un « point d’étape » dans « quelques mois ». Trop tard, rétorquent les élus locaux. André Laignel, premier vice-président de l’Association des maires de France, estime que « le moment ne paraît pas forcément le plus propice » pour une telle réforme.
« Le moment ne paraît pas forcément le plus propice à étudier au fond un sujet de cette nature »,a-t-il déclaré, soulignant l’absence de demande des collectivités.
Une hausse qui profite aux collectivités… mais pas aux contribuables
Si cette réforme est adoptée, les collectivités locales, déjà en difficulté financière, en bénéficieront. Mais à quel prix ? Les propriétaires immobiliers, déjà frappés par l’inflation et les hausses d’impôts, devront assumer une facture plus salée. Une mesure injuste, selon l’Union nationale des propriétaires immobiliers, qui parle d’une « démarche arbitraire et honteuse, décidée sans transparence ni concertation ».
Un gouvernement sourd aux critiques
Cette réforme s’inscrit dans une logique de centralisation accrue, typique du quinquennat Macron. Pourtant, les territoires réclament depuis des années une fiscalité plus juste et une meilleure prise en compte de leurs réalités. La crise des finances publiques, aggravée par les dépenses militaires et les baisses d’impôts pour les plus riches, pousse le gouvernement à trouver de nouvelles recettes. Au détriment des classes moyennes et populaires.
Un contexte politique tendu
Alors que la gauche et une partie de la droite dénoncent une mesure « technocratique », le gouvernement tente de rassurer. En vain. Les critiques fusent, y compris au sein de la majorité, où certains élus craignent un nouveau « passage en force ». Un risque politique à quelques mois des élections européennes, alors que les Français expriment un rejet croissant des politiques fiscales injustes.
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