Un rapport qui fait grincer des dents
Dans un rapport publié ce lundi, le think tank Terra Nova, proche du Parti socialiste, propose une série de mesures fiscales radicales pour redresser les finances publiques françaises. Au cœur de ces propositions : une hausse significative de la TVA et de la CSG, des impôts jugés régressifs mais présentés comme indispensables pour éviter un emballement de la dette.
Une TVA à 21% pour combler le déficit
Le rapport suggère d'augmenter le taux normal de TVA d'un point, le portant à 21%. Une mesure qui, selon les calculs, rapporterait plus de 10 milliards d'euros par an. La TVA, impôt universel payé par tous, entreprises comme particuliers, est aujourd'hui à 20%, l'un des taux les plus bas d'Europe. Mais son caractère régressif, frappant de la même manière les plus modestes et les plus aisés, en fait un sujet de controverse.
Une dette qui étouffe la France
La dette publique française atteint désormais 3 400 milliards d'euros, un niveau perçu par les marchés comme plus risqué que celui de pays comme l'Espagne ou l'Italie. Pour Terra Nova, l'effort nécessaire est colossal : entre 3 000 et 4 000 euros par ménage, afin de dégager 120 milliards d'euros par an. Un tournant comparable, voire plus dur, que le « tournant de la rigueur » de 1983.
CSG, retraites : l'effort généralisé
En plus de la TVA, le think tank propose d'augmenter d'un point la CSG sur l'ensemble des revenus : salaires, capital et pensions.
« Il s'agirait d'un renversement par rapport à aujourd'hui, où l'État redistribue plus qu'il ne prélève »,soulignent les auteurs. Les retraités ne seraient pas épargnés, avec la suppression de l'abattement de 10% sur l'impôt pour frais professionnels et le gel des pensions.
Un plan impopulaire mais présenté comme inévitable
Terra Nova assume l'impopularité de ces mesures, justifiant leur nécessité par l'urgence budgétaire. La TVA est décrite comme un impôt « neutre », n'affectant pas la compétitivité des entreprises. Cependant, l'impact sur le pouvoir d'achat serait réel : une baisse de 0,7% pour les 25% de ménages les plus modestes et de 0,4% pour les plus aisés.
Quel parti osera porter ce plan ?
Reste à savoir quel responsable politique ou élu se risquera à défendre un tel cocktail de mesures. Dans un contexte de crise des vocations politiques et de guerre des droites, ces propositions pourraient bien rester lettre morte. Surtout alors que le gouvernement Lecornu II, en pleine préparation des élections de 2027, semble privilégier d'autres pistes pour redresser les comptes.