Un budget sous haute tension
Le député macroniste Jean-René Cazeneuve a exprimé dimanche 9 novembre ses réserves sur le budget 2026 de la Sécurité sociale, adopté à une courte majorité par l'Assemblée nationale. Malgré ses critiques, il a salué une avancée politique majeure, illustrant les divisions au sein de la majorité présidentielle.
Un déficit qui fait débat
Pour le député du Gers, membre d'Ensemble pour la République, le texte adopté diffère sensiblement de la version initiale présentée par le gouvernement Lecornu II. « On ne fait aucune économie, je suis inquiet sur le résultat final en termes de déficit », a-t-il déclaré.
Il a notamment pointé du doigt les 10 milliards d'euros de dépenses supplémentaires votées cette semaine, qu'il a qualifiées d'irresponsables. « Cela revient à 150 millions d'euros de plus par heure », a-t-il ironisé, soulignant les risques pour les finances publiques.
La naissance d'un front transpartisan
Malgré ses critiques, Cazeneuve a salué la formation d'un front parlementaire transpartisan autour de certains compromis budgétaires. « C'est une étape importante et, d'une certaine manière, on a assisté à la naissance de ce que l'on pourrait appeler le 'bloc de la raison' », a-t-il estimé.
Il a souligné que le contenu du budget serait finalement décidé soit en commission mixte paritaire avec les sénateurs, soit en deuxième lecture. « L'essentiel, c'est qu'au 31 décembre, nous ayons un budget », a-t-il conclu, appelant à l'apaisement.
La réforme des retraites, un sujet explosif
Le député a également abordé la question de la réforme des retraites, un sujet qui divise profondément la majorité. « Ce n'est pas responsable de vouloir à la fois suspendre la réforme et dégeler les pensions. On sait que c'est la dépense la plus importante », a-t-il déclaré.
Bien qu'opposé à la suspension de la réforme, Cazeneuve a annoncé qu'il s'abstiendrait lors du vote pour permettre au processus de se poursuivre. Une position qui illustre les tensions au sein de la majorité présidentielle, alors que les partis se préparent pour 2027.
Un appel à la responsabilité
Jean-René Cazeneuve a lancé un appel solennel au Parti socialiste, qu'il accuse d'avoir déjà obtenu beaucoup. « Il va falloir qu'il s'arrête un jour », a-t-il lancé en réponse à Olivier Faure, premier secrétaire du PS.
Cette déclaration intervient dans un contexte de stratégie des partis pour 2027, où les alliances et les compromis budgétaires pourraient jouer un rôle clé. Les divisions au sein de la majorité risquent de compliquer la tâche du gouvernement Lecornu II, alors que l'opposition de gauche et d'extrême droite se renforce.